Alors, le lendemain de mon arrivée en Provence tu vois pas que le comité d’accueil a décidé de m’organiser une fiesta que même David Guetta il est vert tellement c’est borderline.
Le truc ça s’appelle une fête votive.
Je t’explique.
Mes potes me disent que, dans un champ, pas très loin de la maison, y’a une sorte de sauterie wiz’ les gens du coin qui expliquent au quidam les métiers de la terre et autres hallucinations que nous autres, gros snobinards de Parisiens, on n’imagine même pas dans nos rêves les plus fous que ça peut exister des trucs pareils.
Je dis, let’s go, allons-y les amis, sur la plus haute montagne, sauf que je délire quand même pas trop avec les dialogues de Dora coz’ que mon pote B. a vécu une histoire d’amour douloureuse avec le mec qui joue le cousin Diego dans le spectacle de la susnommée Dora.
Bref, on me dit quand même que ce serait bien que j’enfile une petite tunique sur mon mayo, voire au minimum, au moins j’enfile le haut, sinon ça fait pas sérieux dans le paysage local.
Déjà je me dis dans mon for intérieur késako ce bordel ? Où qu’elles sont les urnes ? Pour qui qu’on doit voter ?
J’ai gougeulisé plus tard dans la journée le vocable, coz’ que je suis de nature curieuse et j’ai appris que la fête votive, c’est juste la fête offerte en exécution d’une promesse solennelle faite aux Dieux…
Ah ouais, ça déconne moyen hein ?
J’en étais où avec tes conneries ?
Ouais donc, à ladite teuf, y’avait du pipole local et des tas de gens qui te montraient des techniques ancestrales artisanales.
Moi je fais semblant de m’intéresser 10 minutes, je suis bien élevée, donc j’écoute la meuf avec des milliards de brins de lavande autour d’elle, qui me dit qu’il faut fouler la lavande avec les pieds!
« Hein ?? » Que j’y dis. « Mais c’est obligatoire ou bien ? Je peux pas, j’ai mes règles ! » Là, la meuf est méchamment vexée et me dit que non, mais bon…
Attends, tu vois pas que je vais rentrer avec les pieds mauves à Paris que ça va tâcher mes K-Jacques ad vitam aeternam ses conneries à elle ?
Tu m’étonnes, elle vit à la Manon des sources, toujours pieds nus que ses pieds ils ressemblent presque à des sabots ?!
Je lui rétorque que je suis là pour un reportage et que je peux pas m’attarder à chaque stand coz’ que je dois aussi penser à bronzer.
Bon elle m’a gonflé cette conne, donc je me suis dirigée vers le boulanger avec sa farine et ses machines trop strange et là j’ai fait un trait d’humour et j’ai demandé au Monsieur « Une tradition pas trop cuite s’il vous plaît !« , sauf qu’il a pas trop compris, donc je l’ai zappé direct, tu vois pas que j’en ai rien à foutre de tous ces trucs moi ?!
Il lit pas mon blog lui ou bien ? Faut justifier sans cesse dans ce pays où qu’on parle la langue d’Oc ?
Bref, épuisée par tant de mondanités, je me suis dirigée vers le stand « beuveries » où mon radar a détecté de l’élu local bedonnant, bref de la pipolade bas de gamme, mais on fait avec ce qu’on a sous la main…
J’ai bu une bière (c’était ça ou du jus de pomme pardon) avec le maire qui me matait les seins ce gros blaireau et qui me sortait des délires philosophiques du genre « on est en vacances ?« , que même Marc Levy il est trop brillant à côté du mec !
Pff d’où qu’il se permet de me parler lui ?
Énervée, j’ai commandé une deuxième bière et tu vois pas qu’à 11h du mat, j’étais déjà en état d’alcoolémie avancé et que donc, j’ai dit que ça allait bien la figuration mais que faudrait voir à pas rater le Dieu Ra, hein ?
Bref, sur le chemin du retour, j’ai croisé une attraction désastre, du genre des chiottes de l’ancien temps, genre une cabane en bois avec un truc écrit dessus en langue de je sais même pas si c’était de l’Oc avec un mannequin en tissu assis devant, mais le plus intriguant dans l’histoire c’était l’épitaphe on the WC où que y’avait marqué un truc du genre » Tou pa regardou le viou qui féou cacai »
?!!?!
Déjà quand t’es net, tu captes rien, mais quand t’es limite rapport au taux d’alcool dans le sang, j’ai été obligée de me faire traduire le truc par un Local.
Outrée, je me suis dit, ah ouais, c’est l’over classe ! (tu remarques que je traduis pas, coz’ je suis fée de mon état)
Je te dis juste que c’est terminé la fête votive et tout ce cotoiement de la populace !