Colin F. m’envoie le courrier électronique suivant (mais que j’ai traduit rapport que tout le monde est pas fluent ici, m’est avis).
« My sweetheart,
Comme tu le sais, et malgré mes nombreux rôles de coincé du cul au cinéma, je suis néanmoins super friand des nouveaux trucs geekesques et autres nouvelles technologies.
So, je viens de m’inscrire sur Facebook.
Malgré le fait que je sois marié depuis un bail, je commence à aimer la correspondance que j’entretiens avec une jeune fille bien née, comme moi, venant du Comté de Hampshire.
On cause surtout dramaturgie et littérature, laissant de côté notre orgueil et nos préjugés.
Sauf que dernièrement, quel ne fût pas mon étonnement quand la susdite m’a « poké » sur facebook. J’ai interloqué. J’ai choquisé à mort. J’ai rien compris.
Je sais que le verbe « to poke » est difficile à traduire dans ta jolie langue, mais ici, en Perfide Albion ça veut dire « pousser » ou bien, en argot, « baiser » (OMG, what a shame !)Ce que je te demande aujourd’hui, charmante, délicieuse, envoûtante, nanocul-isante, etc…Violette, c’est de me dire à quoi m’en tenir avec cette jeune fille.
Pourquoi veut-elle me pousser ? Je n’ai pas envie d’être chahuté, ce n’est pas mon genre.
En outre, penses-tu qu’une jeune fille de bonne famille irait jusqu’à utiliser un langage grossier et me proposer de niquer, simplement parce que le monde virtuel la pousse à se dévergonder ? Comme tu le dis si bien, je ne sais pas et je reste planté là.
Je suis désespéré, j’aimerais tellement que cette histoire finisse en Love, actually.
(P.S. Arrête de m’inonder de sms, of course je t’ajoute dans mes « friends », t’es chiante, tu sais ?)
Your Colin.
« Salut mon chou,
Tu sais que c’est quand même une hérésie c’t’histoire !
Habitante du pays où on se lève toujours tard malgré les nouvelles directives, je dois donc descendre dans les nébuleuses du vocable anglo-saxon pour t’expliquer le poke, et surtout, si ta meuf virtuelle veut niquer ou pas, t’avoueras, t’es un peu bizarre. Mais t’es British. Pas besoin d’en rajouter. Bref.Donc Colin, je me suis effectivement penchée sur la signification du poke sur Facebook car, sache qu’il y a moultes interrogations à ce sujet, rapport qu’on pige pas tous très bien la signification de ce bordel.
En gros, j’ai noté que y’avait deux écoles :
– T’as le poke = tape sur l’épaule.
Si tu veux, c’est juste le truc qui sert à rien. C’est un peu comme un Wizz sur msn, tu saisis ?
Ta copine, elle veut juste te signaler que kikoo, lol, je suis là, méga cool, ça va ?
C’est à dire, dans un langage plus ou moins normal, que c’est juste un moyen de te faire coucou sans prendre la peine de t’écrire. Genre, elle est feignasse. Et un peu concon, faut pas se voiler la face. Même si elle dramaturgise avec toi.
Si ça se trouve elle gougeulise ou Wikipédise toutes ses réponses et que donc, elle est esthéticienne. Je dis ça, je dis rien.- T’as le poke = flirt, voire plus si affinités.
T’as noté poke ça veut aussi dire baiser quand t’es un peu vulgos dans ton Pays. Je sais, ça calme, on dirait pas comme ça.
J’ai lu quelque part que paraîtrait qu’il y a une symbolique cachée, dans le poke.
Sur Facebook, y’a un groupe qu’a été créé qui soutient que le poke, ben faut pas nous prendre pour des tanches, mais il a une forte connotation sexuelle.
« Enough with the poking, let’s just have sex » qu’il s’appelle, le groupe.
Ouais, ras le bol de l’hypocrisie, en gros et sans décodeur !
Résumé et conclusion :
Colin, faisons court, faisons bien, soit t’as affaire à une lycéenne attardée qui te fait perdre ton temps à coup de LOL zé autres MDR. Tu la zappes. C’est pas de ton niveau. Tu m’appelles. Même pas on dîne avant, c’est pas la peine…Soit, la meuf, elle a pas envie de théoriser 15 000 ans avec toi et que là, ben faudrait voir à conclure, donc elle te signale que faudrait qu’il y ait coucherie incessamment sous peu.
Même si t’es Star, ça suffit pas la jolie causerie.
N.D.A. : Tu sais que j’ai bien conscience que, si t’es pas sur Facebook, t’as strictement rien compris à ce billet. Ce qui est normal.
En même temps, où c’est écrit que la satisfaction du plus grand nombre était la règle ici ?
Nulle part.
Merci de ton attention.
P.S. unique : je dédicace ce billet à Happy Few. Elle comprendra pourquoi, même si elle est fonctionnaire. Non, je déconne, elle est prof !
D’ailleurs, si t’aimes lire autre chose que Closer, je te conseille son blog. Tu me diras, elle a beaucoup de vacances, certes, mais enquiller 25 livres par semaine, moi je dis, y’a révérence qui s’impose…