L’hôtesse de l’air aime la superposition.
Non contente de découvrir de nouvelles marques, elle se permet toutes les audaces et associe les pièces de façon surprenante.
Petit exposé de ses dernières associations garderobesques…
1) L’aventure « Marilyn et John »
La semaine dernière, je me rends toute bottée dans ses appartements pour une soirée Nordique.
Quand l’hôtesse de l’air ouvre la porte, mon sang se glace et j’avance :
« Excusez-moi Mademoiselle, j’ai du me tromper d’étage. C’est un tournage pour l’adaptation cinéma de la Petite maison dans la prairie ? Ou bien ? »
L’air narquois, elle rétorque : « Attends, ma robe c’est une « Marilyn et John« . Regarde, elle tourbillonne quand je danse, n’est-ce pas tout simplement charmant ? »
J’ai alors demandé qui jouait le rôle de Nelly Olson, cette petite pute aux anglaises blondes dotée d’une mère acariâtre.
Elle n’a pas compris.
Walnut Grove, ça lui causait pas trop.
Finalement, j’ai ri de bon coeur, m’apercevant de ma méprise et découvrant mon hôtesse de l’air vêtue d’une robe improbable, chamarrée à outrance, la taille soulignée par une rangée de rectangles en plastique noir évoquant de très loin des pierreries précieuses. Que la begum Aga Khan en aurait été bouleversée.
Sous cette robe merveilleuse, elle avait réussi à glisser un chemiser à col lavallière crème, transparent, sous lequel on pouvait apercevoir subtilement les agrafes de son soutien-gorge blanc, de dos.
« On voit ton soutif« , j’ai persiflé.
« Je sais » qu’elle a répondu, « c’est pour trashisher un tantinet ma tenue et lui donner un genre porno amateur »
« Bien joué« , j’ai pensé.
Le déguisement était complété par un petit chignon bien serré et des lunettes d’institutrice gréviste.
« C’est que j’ai plus de lentilles !« , s’est justifiée Laura Ingalls.
Mon conseil :
On ne donne jamais la marque de son vêtement, sauf demande faite sous seing privé de la part de son interlocuteur. C’est extrêmement vulgaire, voire nouveau riche.
Annoncer tout de go « C’est une Marilyn et John« , on est d’accord, c’est pire que de claironner qu’on porte du »Pimkie vintage« .
On ne namedroppe de la marque si et seulement si cette dernière a pignon sur avenue Montaigne.
Sinon, on la boucle.
2) L’aventure « je reviens de la vente presse Sandro »
Jeudi dernier, tu le sais, y’a eu une soirée wi filles. Un des rares concepts de soirée où t’arrives bourrée et où tu repars sobre, rapport que y’a du champagne pendant une heure, point barre.
Alors, à moins d’enquiller cul sec coupe sur coupe, y’avait pas moyen.
On le saura pour la prochaine fois. Ou pas.
Bon.
Donc.
Le matin, l’hôtesse de l’air avait enfourché sa bicyclette pour se rendre à sa première vente presse. Un grand moment dans la vie d’une provinciale récemment débarquée « à la Capitale ».
Elle me dit je ne t’aime plus, elle m’a dit ça hier.
J’ai répondu que me chanter du Cali, au téléphone, une journée de grèves, ce n’est vraiment pas sérieux.
Majestueuse, elle avance alors qu’elle a trouvé 4 pièces chez Sandro et que le soir, juste pour moi, elle en portera 3, je vais voir ce que je vais voir !J’ai vu !
Je dois t’avouer que y’en avait que deux, des pièces, mais ça m’a largement suffi pour noter de nouveau que l’hôtesse de l’air a de sérieux problèmes de superposition !
Sur une robe noire qui ne ressemblait à rien, elle avait enfilé un gilet gris sans manches avec un noeud-noeud noir qui ceinturait sa taille de façon énigmatique.
C’est quoi l’intérêt de porter une robe si on pense que c’est une jupe ?
Où était donc passée la troisième pièce ?
Quid de la problématique d’une soirée sans alcool, où la fête n’en devient pas plus folle pour autant ?
Mon conseil :
Quand on se rend dans une soirée de blogueuses sponsorisées par Maje et Sandro, on évite de porter 45 pièces des marques suscitées, sous peine de se voir reprocher un manque de personnalité qui n’a d’égal que le port de low boots.
C’est pathétique et ridicule. Oui, ça l’est !
La prochaine fois, je te causerai du gimmick de l’hôtesse de l’air qui conclue inlassablement ses conversations téléphoniques par un « Bon, je te tiens au courant !« .
« De quoi ? » tu demandes.
« Ben je sais pas trop en fait, de rien, je suppose… » qu’elle te répond, l’air un peu con.