Une journée en Province ou comment le temps s’est arrêté – 1

Samedi 11.45
Gare d’Austerlitz.
C’est la version SNCF d’Orly.
Une gare minable, spécialement créée pour les beaufs et les CSP –
Les chauffeurs de taxis l’ont bien compris, va ! Avec du giga bol, t’arrives à en choper un au bout d’une heure ; ils préfèrent aller Gare de Lyon, plus juteuses et plus lucratives les arrivées du TGV Aix en Provence/Paris
Donc, déjà, je suis en semi-dépression

11.52
Bah, au moins y’a un Relay hein, on va pas se plaindre ! « Femme actuelle » en tête de gondole, le chef de rayon a tout pigé niveau clientélisme bas de gamme.

11.57
Je paye l’Obs (ma caution avec Le Point) et Voici.

11.58
Je plie les 2 mag’ dans mon sac oversize.
Je mets Voici derrière l’Obs et je roule le tout de façon astucieuse. Il est clair que je n’assume pas ma soif de peoplerie, même dans des lieux de basse fréquentation intellectuelle.

12.10
Je me hisse dans le Corail et ouais, j’ai gardé mes sunglasses bande de dégénérées consanguines.
Y’a une loi qui l’interdit ?
(j’ai envie de te demander d’où vient l’origine du nom « Corail », si glam’, si Seychellien à la base, pour désigner un train de ploucs où y’a même pas de bar pour t’enivrer, tu sais toi ?)

12.21
J’ai envie de vomir dans le Corail.
T’imagines qu’il passe par Brives-la-Gaillarde ?
Je te fais pas un dessin de la population qui m’entoure hein, c’est pas la peine, non !
T’as saisi l’ampleur des dégâts.

13.04
Deux trentenaires qu’ont l’air d’avoir l’âge de leur mère suite à un choix non judicieux de ce qu’on appelle communément « vêtements », mais là non, on ne sait pas bien, zyeutent mon slim comme des sombres pintades (j’ai pas dit « chapons » hein, c’est encore trop « Noël à la Baule » pour elles).
J’ai envie de leur hurler que le Levis 501, même chez Emmaüs, ils veulent plus te le prendre.

Et puis, je suis sûre qu’une des deux a une cystite, c’est pas possible d’aller pisser si souvent…

13.06
Je ne dis mot et consens juste à les regarder d’un air méprisant et dédaigneux.
J’aime haïr les gens en fait, c’est vachement plus easy que de les aimer (t’as vu la beauté de la phrase que tu pourras replacer jusqu’à l’overdose chez tes amis).

13.12
Elles continuent de plus belle à zyeuter le slim.
Je comprends enfin, pourtant je ne suis pas blonde, qu’ayant gardé mes sunglasses sur le nez, elles n’ont pas pu voir le regard hautain et méprisant consenti à leur égard sur le coup des 13h06

13.24
J’ai de plus en plus la gerbe dans le Corail.
Je dois faire une allergie aux pauvres.

13.33
Une mamie a quitté ses pompes et allongé ses jambes varicées sur le siège en face d’elle.
Attendrie, je me dis qu’elle doit avoir les jambes lourdes la pauvre et qu’un legging, à défaut de bas de contention, la soulagerait déjà un minimum.

13.35
‘tain mais ses pieds sont over pas beaux ! Elle déconne mamie.
Elle veut pas que je lui fasse sa pédicure mensuelle non plus ?

13.40
– « Coucou maman, ca va ? »
– « Dis, t’as pas grossi hein ! »
Ben non pardon, je ne participe pas au challenge « be a Chimène Badi et gagne ton poids en crocodiles Haribo », j’ai envie de te dire !

13.42
Ca y est, ma mère m’a saoulée.
Je vais être odieuse tout le week-end, ça l’apprendra tiens !

13.43
– « Coucou ma Cyclamen. Tu m’as manqué (bla bla bla… guimauve parentale… bla bla bla) »
– « Il est où papa ? »

13.45
Ok, donc c’est une kabbale, tout le monde est contre moi ! Si si je le vois bien que je dérange.

14.04
Überkiffe du week end : sitôt débarquée, sitôt « Halleauxchaussurisée » (ils devraient me payer ces cons, avec tout la pub que je leur fais).
C’est une tradition, et il n’y a que ça comme ballade touristique, tu penses bien qu’on va pas s’en priver !

14.12
Je décide d’ignorer ostensiblement le rayon « femme ».
C’est un mois de Mai noir niveau achats compulsifs.
Il y a des moments dans la vie, où l’on se doit d’être adulte.

14.17
Je zyeute quand même les imitations K-Jacques, on sait jamais, mon amie P. ne cesse de me seriner qu’il faut toujours laisser sa chance au produit…

14.22
Ma mère me demande ce que je fais de toutes mes paires de chaussures, vu qu’elle ne me voit exclusivement qu’en Converse déchirées.

14.24
Je lui réponds que je ne vais pas mettre mes Louboutin quand je viens passer le week-end en Province, ce serait du gâchis.

14.25
« Sympa » répond ma mère

14.27
J’ai honte.
Je me rattrape en baratinant que j’ai envie d’être over coolesque niveau « fashion attitude » quand je viens parce que je me sens tellement bien et si reposée par rapport au stress Parisien et que par conséquent, bla bla bla, et dans l’attente, veuillez agréer….

Tain tain ! Mais que va-t-il donc se passer à la Halle aux Chaussures ? Vais-je finir par dévaliser le rayon « femme »? Ma mère va-t-elle me pardonner mon indelicatesse ? Où est donc passée Cyclamen ? Y-a-t’il un tabac ouvert ? Elvis Presley est-il vraiment mort ?
(teasing)

105

L’über sliposcope – Les résultats ou la fin d’un suspense

L’heure est grave lecteur, puisque je vais te livrer les résultats de ce concours merveilleux qui a fait sensation sur le ouèbe ces derniers jours, et qui a suscité bien des jalousies aussi, je dois te l’avouer, mais là n’est pas le sujet, nous ferons les langues de pute un autre jour.

Aujourd’hui, laissons éclater notre joie et fêtons les gagnants sans amertume, ni jalousie, ils le méritent.

Voilà donc les résultats définitifs, je te fais pas le coup de maître Nadjar hein, tu sais…

Filles :
N°1 = 9 avec 16 points

Son blog si tu veux aller voir sa culotte de plus près

Garçons : Bon, ben on a 2 ex-aequo, forcément des fois que ça aurait été simple, hein, ma bonne Dame, sinon il fait frais pour la saison non ?
N°1 = 20 avec 10 points et 17 avec 10 points aussi (j’en connais un dont l’ego doit en avoir pris un sérieux coup)

 

Bon, lui il n’a pas de blog (ouais trop naze, je suis d’accord), mais sa copine en a un,
donc si tu veux aller sur le blog de sa copine, tu as le droit.

 

Les résultats détaillés, sinon les gens sont pas contents :

Filles : 1) n°9 – 16 pts, 2) n°5 – 8 pts, 3) n°1 – 7 pts, 4) 3 – 6 pts, 5) n°4 – 5 pts, 6) n°2 et 12 – 3 pts, 7) n°6,7 et 8 – 1 pt

Garçons : 1) n°17 et 20 – 10 pts, 2) n°15 et 18 – 8 pts, 3) n°19 – 4 pts, 4) n°14 et 16 – 4 pts,

Je voulais juste dire pardon à ma maman, si un jour elle tombe par mégarde sur ce blog.

Et aussi, que je me suis vachement amusée avec ce concours « sliposcopesque » qui me vaut la 1ère place sur gougeule si tu tapes le sésame « sliposcope » et oui, je suis über fière.

J’ai quelques idées pour organiser un autre concours dans les prochaines semaines, mais les vôtres sont aussi les bienvenues !
Qu’est-ce qui vous ferez plaisir ?
La même chose, mais en plus élaboré, genre vous faites une mise en scène de malade et là Pierre et Gilles deviennent des sous-merdes ?
Ou carrément on part sur d’autres visuels ?

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Ma "Thursday Party" chez le TSM (qui remplace le TBM)


La semaine dernière, j’ai reçu un imèle de C., tu sais le charmant (jeune) homme avec qui j’avais discuté trop près d’une baie vitrée, lors de la soirée du 8 mai où j’avais mis un string .

Imagine mon étonnement, alors que je ne l’ai vu que 2 fois dans ma vie, quand il m’invite, donc, à une de ses famous « Thursday Party », the place to be tous les jeudis soirs, enfin seulement depuis 1 mois, ce qui explique mon ignorance sur le sujet, tu penses bien…

D’instinct, je me suis dit « m****, f**k, %§§!!!££, c’est dans le 16ème, ça craint, c’est loin, je vais me faire chier d’une force dont tu n’as pas idée, etc… »
Sauf qu’en fait, non, c’est over conceptuel, j’ai envie de te dire.

C. (le Très Seizième Man) me vend la soirée comme über coolesque, trendy mais pas trop, comme Gwyneth en fait (t’as compris ?), informelle mais glam’ !

Et là, tu es en train de te dire, genre elle a paniqué au niveau du look à adopter, le big stress, tout ça… Je te réponds : pas du tout, tu m’as prise pour qui ?

Je savais bien que j’allais être la fée de la soirée ; mon souci sur ce coup-là ce n’était pas le dress-code, mais plus le lieu tu vois, parce que putain le 16ème arrondissement quoi ! Pi pas la rue de Passy hein ? Non, le truc genre t’es quasi plus à Paris, je te fais pas un dessin.

Donc, bref, j’ai pris sur moi, j’ai adopté en 10 minutes une allure casual chic et je suis arrivée avec le 1/4h de retard réglementaire.

Et là, je te livre les anecdotes de la soirée :

En fait, j’aurais du opter pour l’heure de retard non réglementaire, vu que je suis arrivée la première. Quand je te dis première, c’est first classe hein ? Vu que même mon hôte n’était même pas chez lui !

Ouais t’imagines bien comment faut être über cool dans ses mocassins à pompons pour gérer un truc pareil sans honte. Ben j’ai assuré j’ai envie de t’avouer ! Ben ouais, t’es scié, mais c’est la vérité, t’auras qu’à demander au TSM si j’ai eu l’air con une nanoseconde, si tu me crois pas !

Sinon, la seconde personne qui est arrivée (après le TSM et moi), c’est une fille dont je me suis dit immédiatement que ça ne pourrait jamais être une amie, ni même une copine, et encore moins une connaissance, tu vois le genre ? Bon en plus, pas très belle, et tu connais ma théorie sur l’amitié cf. beauté, hein ?

Non le truc, tu vois, c’est qu’elle a sorti une monstruosité genre « t’as vu la montre de monfuturmarikérienkamoi ? Ouais il pouvait pas attendre jusqu’au mariage pour la porter, tu comprends ! » Et là j’ai compris que sa vie ne tournait qu’autour de l’organisation de son mariage, prévu en 2009.

Ouais en même temps, habitant Paris, elle a une chance sur deux de divorcer en 2012 (vu que l’amour dure 3 ans) donc, à sa place, j’aurais pas fait ma maligne, sauf que elle, si. Donc, j’ai lâché l’affaire rapidement.

Bon, ensuite, y’a tout plein de gens qui sont arrivés et notamment des garçons, qui sont quand même plus drôles que les filles, on aura beau dire, surtout qu’en plus ils te draguent, donc la soirée devient vachement rigolote.

Un garçon, surnommé T. Le Bijoutier (non, non, c’est pas la mafia, t’inquiète), m’a dit qu’il avait vu tout de suite que j’étais géniale et j’ai illico décidé qu’il deviendrait mon nouveau meilleur ami pour la soirée.

Le plus over fou dans cette soirée, c’est quand je suis allée fumer sur la terrasse et que, là, j’ai découvert un très beau garçon qui m’a demandé directement « et tu réponds quoi quand on te demande comment c’est la vie quand on est aussi belle ?« . J’ai allumé ma clope et j’ai répondu « Je ne réponds rien, car en général, je devance toujours mes interlocuteurs en disant « pfff, c’est pénible d’être une bombe, quand même ! Mais tu dois avoir le même problème, non ? »

T’as vu comment j’ai de la répartie et comme je sais flatter les hommes ?
Bon après, on a discuté une bonne partie de la soirée, bizness d’abord, puis un peu vie privée après. T’inquiète, je sais bien qu’il voulait me sauter, mais j’étais vraiment fatiguée jeudi…

L’über étrangeté de la soirée, c’est C.(le TSM), en fait.
Ben ouais, tandis que je discutais sur la terrasse avec le très beau garçon, il est venu nous emmener notre dessert, m’a resservie 15 coupes à champagne avant que je m’aperçoive que ma coupe se vidait, m’a prêté son pull Zadig en cashmere avec un « Be Good » dans le dos (et oui je concède que c’est bon le cashmere mauve).

Là où C. a assuré, je ne sais pas s’il avait des fiches ou quoi, c’est quand il m’a montré les pulls Zadig qu’il avait achetés Mercredi aux soldes presse, qui étaient rangés dans son dressing Suédois (mais pas Ikéa, non, non, un autre Suédois beaucoup plus cher…).

Bon, j’aurais bien gardé le pull Zadig en partant, parce que j’adore les pulls d’homme (seulement et seulement si cashmere 100%), mais je suis polie, je ne veux pas spolier l’honnête camarade du 16ème comme une vulgaire connasse du 18ème arrondissement (côté Montmartre, hein !).

Là, écoute bien, délirium transcendental, je te préviens : le très beau garçon se saisit du pull, le frotte délicatement contre mon cou pour qu’il s’imprègne de mon parfum et le respire comme la 14ème Merveille du Monde.
Ouais, je sais…

Le pire, c’est qu’il m’a quasi embrassée sur la bouche quand je suis partie. J’ai envie de te dire que j’étais très fâchée (bon même si c’est flatteur quand c’est un très beau garçon), depuis le temps que tu me connais, tu sais bien que je ne suis pas une fille facile.
…Ou alors, ils voulaient faire un plan à trois le TSM, le très beau garçon et moi ? Et là, je suis super outrée, je suis une fée, merde !

Alors, je te demande, lecteur, que fais-je ? Lequel choisir ?

1) Le TBM, dont tu as suivi pas à pas les balbutiements de notre love story, mais qui ne fait que me sourire connement, finalement ?

2) Le TSM qui, lui, m’invite aux soirées conceptuelles du jeudi soir, sauf que c’est dans le 16ème arrondissement et que des mecs respirent les pulls que j’ai portés sans qu’il leur casse la gueule ?

3) Devrais-je les oublier tous les deux, en les larguant par sms, pour partir avec un TNM (Très Normal Man) ?

65

L’über sliposcope – le vote du public

Règlement de l’über sliposcope :

Les votes se font dans les commentaires et non par mail ; mon assistante ayant attrapé une angine de poitrine, je ne peux pas gérer.

Vous devez voter pour une fille + un garçon (si vous avez un doute sur l’identité sexuelle du visuel, demandez-moi) en indiquant le n° de la photo.

Suite au n°2, vous pouvez donc en déduire qu’il y aura une gagnante dans la catégorie des filles et un gagnant dans la catégorie des garçons (putain z’êtes trop forts) .

Vous n’avez pas le droit de voter pour vous-même et/ou votre conjoint.

Même les ingrats qui n’ont pas participé au sliposcope peuvent voter (ouais, c’est ça la grandeur d’âme !)

La clôture des votes se fera lundi à minuit.

Je ne voterai pas, sauf en cas d’égalité finale, pour départager (becoz je ne veux pas qu’on m’accuse de favoritisme)

Oui, certains ont triché, vous pouvez essayer de deviner qui ; ce sera une sorte de question subsidiaire.

Le cadeau pour les gagnants c’est de m’offrir un cappucino dans Paris supaire intra muros + le droit d’afficher sur son blog le visuel « über winner » ci-dessus. Si les gagnants n’habitent pas Paris ou n’ont pas envie de m’offrir un cappucino, je leur envoie par voie postale deux places de ciné gratos pour un film dont ils ne sauront pas le nom à l’avance.

Je crois que c’est tout…

Ah non, merci à tous ceux qui ont participé. J’avoue que je ne sais pas si j’aurais eu les cou***** de le faire (enfin si, mais + la flemme)

Un spécial et énorme merci à Pocketgirl qui a réalisé le visuel « über winner » en me proposant plein de versions différentes, cauz’ je suis pas over bonne en Photoshop. Donc über merci « Queen of the commentaires » !

P.S. Imagine que plus tard, tes enfants pourront dire « Zyva, ta mère en slip sur le ouèbe ! » et que ce sera vrai, c’est pas la over classe ?

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Le diable s’habillait en Louis Féraud

Bonjour les gens !
Je m’appelle Françoise L., je suis Pédégaire d’une société reconnue.
Fût un temps, dans une autre vie, je fût le premier employeur d’une petite conne, répondant au nom niaiseux de Violette.

Je dois avouer qu’elle m’a déçue cette ingrate.
Je lui avais donné la chance extraordinaire de travailler dans un environnement dur, tyrannique et ubuesque.
J’avais décidé de la casser, comme toutes ces petites putes, qui allaient pleurnicher dans les toilettes, dès que je leur donnais un ordre.
Mais elle n’a pas voulu plier, ni apprendre par coeur l’excellent règlement intérieur de 46 pages, rédigé par sa Seigneurie, dans lequel j’avais édicté des règles pour le moins usuelles dans n’importe quelle société qui se respecte, voyez plutôt s’il y a matière à faire sa chochotte :

L’employé ne devra, sous aucun prétexte, adresser la parole directement à Françoise L.
En cas d’urgence et exceptionnellement, il pourra lui rédiger une note fournie expliquant sa demande et la déposer dans la bannière de Françoise L.
Chaque employé est à la disposition de l’entreprise, ceci ouikaines et jours fériés compris (ps : je les ai même fait bosser un 24 décembre toute la soirée, j’en ris encore de ma bonne blague).
Il pourra également être demandé à l’employé d’écourter ses vacances, si l’urgence d’un dossier le nécessite.
L’employé ne devra, en aucun cas tenir des propos négatifs envers Françoise L., même dans la sphère de la vie privée, sous peine d’une exclusion immédiate.
Le nombre de congés payés sera octroyé au mérite. Françoise L. décidera au cas par cas, à la fin d’une année pleine (sans congés) au sein de la société.
L’employé devra être vêtu d’une manière correcte et élégante. Le pantalon est strictement banni pour les personnes du sexe féminin.

Bon, je ne vous ennuie pas plus longtemps ; il y a quand même 46 pages, mais avouez que tout cela est d’une banalité affligeante, non ?

Dans les faits, c’est vrai que je suis un peu dure, mais c’est pour le bien de ces chers enfants.
Je ne peux pas me permettre de faire de sentiments, je suis une Pédégaire ultra reconnue dans le milieu, il en va de ma crédibilité.
Je n’ai jamais compris pourquoi on m’avait intenté tant de procès, notamment aux Prudhommes, tenez, par exemple :

Une employée m’a demandé un jour, par écrit bien sûr, si elle pouvait ouvrir la fenêtre car l’odeur de mes cigarillos l’indisposait vu qu’elle s’était faite engrossée cette petite conne, 6 mois auparavant. Je n’ai pas répondu à sa note, l’ayant pulvérisée avec rage de ma main décharnée et je l’ai virée sur le champ quand elle a eu l’indécence d’ouvrir la fenêtre de son propre chef, une semaine plus tard.

Un autre jour, j’ai demandé à ma secrétaire (enceinte elle aussi, quelle calamité ces oies blanches !) de prendre l’énorme arrosoir et d’aller abreuver toute les plantes trônant au sein de ma vénérable société. Elle m’a répondu de vive voix que l’arrosoir était trop lourd, que ce n’était pas possible vu qu’elle rentrait dans son 8ème mois de grossesse, bla bla.
Elle est donc passée à la comptabilité une heure plus tard.

Un matin où je devais me rendre à un rendez vous bizness très important, je n’ai pas pu sortir mon véhicule de ma place de parking (où j’ai fait inscrire en lettres d’or F.L. pour ne pas avoir de problèmes).

En effet un coupé BMW (très beau ma foi, et surtout très neuf) me barrait malencontreusement la route. De rage et ne pouvant supporter qu’un élément extérieur puisse me résister, j’ai embouti tout le côté droit du véhicule susnommé et j’ai donc pris un taxi.

Plus tard dans la journée, quand le propriétaire du coupé BMW s’est posté devant mon bureau, agressif, me demandant si c’était moi qui avait défoncé sa voiture plus tôt, dans la matinée, j’ai accepté de lever les yeux d’un air méprisant et je lui ai rétorqué « on ne parle pas à Françoise L. Si on a quelque chose de la plus haute importance à lui communiquer, on rédige une note et on la met dans son casier ! »

Voyez, je ne comprendrai jamais les humains.
Alors quand cette petite conne de Violette a refusé, au bout d’un mois, d’apprendre par cœur mon règlement intérieur en vue d’une interrogation écrite et qu’elle me l’a fait savoir par une note accompagnée de sa lettre de démission, j’ai vu rouge.

Par contre, je ne saurai jamais qui, à cette époque, me téléphonait en pleine nuit, pour me demander « Bonsoir Françoise, je te réveille ? Es-tu habillée en bleu ? »
Complètement dans le coltard, je répondais « heu… non » (vu que je ne porte que des nuisettes Fifi Chachnil de couleur rose)

Et là, la voix me répondait invariablement « Ben t’es virée quand même ! »
Ça a duré 3 mois ce cirque !

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Le truc chic et pas (très) cher – 5

Je te gâte puisque aujourd’hui, le truc est même gratos. Il te suffit de lire ma prose.

J’ai envie de t’aider à utiliser les bons mots aux bons moments dans les dîners en ville, à éviter les pièges, à devenir une « early adopter » au niveau du langage, à faire partie de ceux qui en sont. Oui je suis très gentille de t’offrir ce précieux cadeau.

Les mots que tu dois absolument utiliser si tu veux « en être » :

über
Evidemment tu sais que c’est The Word to say en ce moment, d’ailleurs j’ai remarqué que tu l’utilises de plus en plus dans ton quotidien, ce qui est une bonne chose.
Pour être encore plus über (= uberer, concept anglicisé d’un mot allemand, donné par une lectrice qui a saisi toutes les nuances et qui a atteint le sommet de l’überitude). (Merci Fressine), oui donc, une pointe d’explication ne te fera pas de mal si tu veux maîtriser à 200% l’usage de ce mot.

Comme tu t’en doutes, über est un préfixe utilisé dans la langue allemande qui veut dire « super ». Si tu préfères c’est la même choses que « over » en Anglais ou « stra » en Italien (merci gab), sauf que c’est plus rigolo, car encore un peu underground.
Pour la petite histoire et parce que je possède de solides références, tu me connais, dans l’épisode 5 de la saison 1 de Friends, Ross change sa vieille marque de lessive habituelle pour la lessive « Überweiß » et là il surkiffe cette trouvaille en s’exclamant « It’s new, it’s German, it’s extra-tough »

Illustration en soirée :
Si c’est plutôt Friendly potache, tu peux user et abuser du jeu de mots :
über demi sel, über de cacahouète, über de Montmirail (merci solenne), etc… Tu peux même faire un jeu en fin de soirée quand vous êtes tous raides bourrés !
Si c’est plutôt Soirée chic People, tu peux dire « Je suis überluée, il n’y avait plus de glace parfum violette chez überthillon, j’ai donc fini la soirée à überkampf, je suis über épuisée mes chéris (merci solenne + space)  »

hipness*
Désormais, tu ne diras plus « hype », c’est over has been, mais tu useras et abuseras de la hipness. Si tu es complètement fluent in English, tu sais que ce mot a une double signification. Non content de se satisfaire de remplacer l’ex-hype, il désigne aussi la hanche.

Illustration classique en soirée :
« Hier soir, je me suis enivrée au Ruinart avec Kate, au Mathis bar, si c’est pas la Hipness absolue ! »

Illustration version « fluent » en soirée :
Bon là c’est chaud, parce que pas évident à réaliser, mais si tu y arrives un jour, tu pourras dire que tu as fait un « double hipness » (l’équivalent du triple salto arrière en patinage artistique, donc tu vois l’extrême difficulté du concept)
Imagine juste que tu t’es fracturée la hanche en glissant sur une flaque d’eau avec tes derniers stilettos Louboutin, tu es plâtrée et tu arrives dans une über soirée.
Et là, tu arrives et tu sors, tout simplement « Wouaaaa c’est trop bien ici, si c’est pas de la hipness absolue (hihihi) ! »
Donc, là, oui, tu peux dire que tu as fait un double hipness, ce qui te fera rentrer dans le cercle très fermé et très con du microcosme Parisien.
(* merci à Sophie Fontanel)

Supaire
Le « Super » classique, évidemment, tu oublies, tu n’as plus 8 ans, et si ce mot débarque juste dans ton bled de Province, tu te gausses devant tous ces beaufs qui l’utilisent dans vos soirées tuning.
Non, la seule chose tolérée, c’est à l’écrit où, là, tu noteras « supaire ».
Je reconnais que c’est chaud de l’utiliser en soirée, mais regarde, ce n’est pas impossible.

Illustration en soirée :
Imagine que, lors d’un dîner, un des convives te fasse passer un petit billet sous la table genre « Tu me rejoins à l’hôtel Amour vers 2h du mat’ ? » et là, discrètement pour ne pas que ton conjoint s’en aperçoive, tu écris « supaire » sur le billet que tu lui refais passer tout aussi discrètement !

Topy
Bon là, je reconnais que ce mot n’a pour l’instant été référencé nulle part, puisqu’il sort directement de l’esprit torturé de l’auteur.
A la base, il est né d’une conversation fascinante avec une amie du genre où on se demande ce qu’on va porter pour une soirée où qu’il faut en être et j’ai dit un truc du style « je vais mettre un jean et genre un petit topy en haut »
Un homme participant à la conversation nous demande « c’est quoi un topy ? ». On lui a donc expliqué que c’est un petit top ; il a alors judicieusement remarqué qu’un top était déjà petit à la base, non ?
Bien emmerdée, j’ai dit « oui, c’est vrai, mais c’est pour deubeule angliciser le mot, ça fait plus classe ! »
Évidemment, tu peux également utiliser ce mot pour remplacer le ringard « c’est top », dans une discussion fillasse.

Illustration en Soirée :
 » Waaaaa les filles, c’est topy topy (si tu doubles le topy, ça fait encore plus pétasse, donc c’est bien), j’ai réussi à customiser ma page myspace avec un wallpaper Hello Kitty ! »

Un petit truc que je te donne, allez c’est cadeau : si tu utilises le « topy topy » dans la semaine, avec tes amis, au bureau ou avenue Montaigne, je pense qu’on pourra dire que tu es carrément « early adopter » et je suis, d’avance, super fière de toi !

Conclusion : Maintenant que je t’ai filé la théorie, on va passer aux TP, et tu vas me faire une phrase pour que je vérifie que tu as tout bien assimilé et que donc, tu ne me feras plus honte en soirée !

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