Papa est parti, pas Wolinski
Aujourd’hui, en fin d’après-midi, en traversant les rues pour aller au centre de loisirs récupérer ma fille, il régnait un calme froid et angoissant. Les quelques personnes croisées sur mon chemin m’ont étrangement souri. J’ai rendu les sourires sans trop savoir pourquoi (je ne suis pas d’un naturel spécialement affable), et puis j’ai réalisé que c’était de la bienveillance.
Comme si ces sourires fugaces étaient des gris-gris qu’on s’offrait sous le manteau, qu’on se donnait tous pour affronter la vie, l’horreur, l’indicible.
Devant le centre de loisirs, les parents étaient tous agglutinés si près de la porte que le désespoir et la peur étaient douloureusement palpables. Je me suis moi aussi approchée très près, plus près que d’habitude, où les 3 mètres de respiration sur le trottoir sont généralement de mise. La peur m’a saisie à mon tour.
J’ai commencé à avoir du mal à respirer avant que cette putain de porte ne s’ouvre, j’ai saisi ma fille par le bras, on a marché très vite dans les rues quasi désertes, j’ai jeté un oeil à la boulangerie abandonnée et au bar vidé de toute âme qui vive, et la psychose s’est installée.