Vendredi soir, à la fête de l’école, j’ai croisé la maîtresse. La maîtresse, c’est cette personne qui nous fascine, nous énerve et que l’on craint. Face à elle, j’ai toujours plus ou moins 8 ans et quand je repense à nos conversations dans ma tête j’ai honte tellement ça doit se voir que je fais de la lèche d’un air détaché.
Je crois qu’elle n’est pas dupe du détachement feint et qu’elle voit bien que je me la joue faussement cool histoire qu’elle laisse ma fille en paix et qu’elle arrête de lui coller des « B » dans la marge pour une simple tâche de gras sur le cahier.
Je veux dire, en quoi la graisse du nugget de poulet Père Dodu ça pénalise sa compréhension des additions ? (pute)
Donc, à la fête de l’école, alors que je riais aux éclats face à la cinquième course en sac de ma progéniture et que j’applaudissais ses exploits aux fléchettes (1 sur 8 dans la zone, vise la championne), j’ai croisé la maîtresse qui me dit : « Dis donc, elle a la côte avec les grandes du CM2, Cyclamen. Elles l’adorent toutes« .
Imaginez comme la fierté m’envahit à ce moment-là et comme le peu de soin apporté aux fournitures scolaires et autres problématiques du comportement étaient loin. Bien loin. J’ai bu un verre de Banga pour me donner une contenance ne sachant que faire de tout cet orgueil.