Pour Invalides changer à Opéra

Eric elmosnino

L’eau à la bouche, vous ne l’aurez assurément pas après la lecture de ce billet. Du moins, pas trop trop. Etre une éternelle insatisfaite, ronchonneuse de confession n’est pas une sinécure. Pour la part de rêve, il faudra donc repasser les aminches, mais je voulais vous faire partager mes réflexions sur le film « Gainsbourg (vie héroïque)« , et surtout mon désarroi.
Pour ceux et celles qui ont vu ce biopic pas comme les autres, j’aimerais beaucoup avoir vos avis sur la question, parce que je suis restée désemparée en sortant de la grande salle obscure : je ne sais pas du tout quoi penser de ce film !

La vérité, c’est que je n’aime pas les biopics. Ils sont en général très décevants. Je pense qu’on ne devrait pas faire des films sur des êtres mythiques ; la conception onirique que l’on avait de l’être en question s’envole. Et voler du rêve aux gens c’est moche, même si le but premier du cinéma est d’en donner. Du rêve.

Bref. Je me suis carrément ennuyée durant le premier tiers du film. Il faut croire que je suis complètement hermétique à l’univers de Joann Sfar. Et surtout au jeu d’acteur du môme qui interprète Gainsbourg jeune.
Et puis après 40 mn de chienlit, Eric Elmosnino a crevé mon esprit embrumé. Et aussi l’écran, par la même occasion.
Ce mec est juste exceptionnel. Il éclipse tout le casting féminin pourtant sacrément bordé par le réalisateur. Il est Gainsbourg, il transpire Gainsbourg, il est mieux que Gainsbourg. Une sacrée performance d’acting.

gainsbourg vie heroique

Alors, est-ce que ça suffit à faire un bon film ? Je ne sais toujours pas.

Par contre, ça faisait des années que je cherchais le pourquoi du « Pour Invalides, changer à Opéra » du Poinçonneur des Lilas. J’ai passé des nuits blanches en me disant que c’était pas possible de faire une erreur si grossière quant au réseau RATP.
Effectivement, Invalides est sur la même ligne qu’Opéra (la 8), donc je voyais pas l’intérêt de se taper un changement alors que le trajet est direct, bordel !
J’ai eu la révélation lors du premier tiers du film où je m’emmerdais sévère en mangeant mes crottes de nez. C’était tellement évident, que je me suis sentie aussi débile que Brian (c’est dire).

Pour invalides changer à Opéra

Explication
: Quand tu viens de la 7 (La Courneuve) ou de la 3 (Pont de Levallois) et que tu veux aller à Invalides, tu dois changer à Opéra ! Et oui, les copains, le trajet n’est pas direct pour tout le monde et désormais j’arrête de me ronger les sangs pour des futilités. J’ai perdu un vernis à ongles, c’est autrement plus angoissant tu peux me croire !

En fait, il y a également la 3bis qui passe à porte de Lilas (là où il y a un portrait en mosaïque ignoble d’ailleurs). A l’époque de la chanson (1958), la ligne 3 s’arrêtait à porte des lilas, il n’y avait pas la portion gambetta-galieni. Donc du coup pour aller aux Invalides, vu que tu étais sur la 3 à Porte des Lilas, fallait changer à Opéra.
La portion Gambetta-Porte des Lilas n’est devenue la 3bis que dans les années 70.

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53 commentaires

  1. :)

    (Tu m’fais rire avec tes histoires de métro)

    (Je crois que les amis veulent m’y emmener ce WE, si j’arrive pas à faire changer les plans, je te dis quoi).

    QUOI.

  2. AH NON ! Tu crois pas t’en tirer comme ça (oui parce que tu m’as contaminée avec tes histoires d’Invalides et Opéra qui sont sur la même ligne et que donc c’est porte nawak cette chanson) ! Parce que le gars il est poinçonneur des LILAS. Et les Lilas madame, c’est sur la ligne 11. Et la 11 ne passe pas à Opéra. AH AH AH. Une explication peut-être ?

  3. Je sens qu’il va falloir que je m’auto-opinionne sur la question. Les changements de Lilas, je te les laisse, privilège de campagnarde.

  4. (je sais) Bein oui mais, aimable ou pas, quand il les donne, il est aux Lilas. Ça tient pas j’te dis cette affaire ;-)))

  5. Moi j’attends avec impatience de le voir, pour l’instant je suis en Espagne mais je rentre dans deux semaines en France et j’imagine qu’il sera toujours à l’affiche.
    Sinon je suis vachement soulagée que tu arrêtes de te ronger les sangs à propos des changements ratpiens et j’espère que tu vas retrouver ton vernis incessamment sous peu.
    Quelle vie stressante on mène.

  6. Chapeau Péruvien : Le truc c’est que je n’arrive pas à me décider si j’ai aimé ou pas. C’est assez perturbant.

    Bean : Ouf, j’ai enfin trouvé le soluce. Depuis le temps hein. (tu me diras ?)

  7. Plastie & Cie : (t’es chiante) Oui mais peut-être que le mec, il se met à la place de l’usager lambda qu’est pas spécialement aux Lilas, tu vois.
    Je veux dire c’est pas un sombre égoïste, il donne les trajet de façon générale (ET TOC !).

  8. j’hésite. parce que comme toi les biopics, c’est pas trop ma cam. pas du tout même. j’crois pas en avoir déjà vu.
    mais c’est l’acteur qui m’interpelle là…

  9. J´aime ces histoires de métro :)
    Et tu m´as donné envie de voir le film, s´il vient un jour en Argentine….
    A plus et bon W-E
    Elisa, Argentine

  10. Bon sang, ça me rassure, on se pose le même genre de questions, tu aurais dû me demander parce que celle-là je l’avais déjà résolue!
    La dernière résolue, j’en suis trop heureuse depuis dix jours, c’est le h à huîtres, alors qu’il n’y en a pas à l’origine (ostraciser, ostréiculteur…); l’explication est géniale: ça date de l’époque où on écrivait les u comme des v, alors ils ont rajouté un h, pour pas que ça fasse vitre. Genre je vais manger une dovzaine de vitres….

  11. Ah non, je me trompe, la dernière en vrai c’est la scoumoune, je me demandais d’où ça venait, et c’est tout aussi jouissif. En fait ça vient de excommunier (prononce-le dans ta tête pour comprendre, avec un accent un peu étranger)…
    Tout le monde sait désormais ce qui se passe dans ma tête!

  12. Ben moi j’ai peur de ne pas pouvoir m’empêcher de chanter pendant le film, et je chante très mal….. j’crois que je n’irai pas …

  13. A Lille, il n’y a que deux lignes de métro. Pour aller au CHR Oscar Lambret il faut passer par Porte des Postes et pis c’est tout.

    Et on fait pas chier toute une génération avec nos problèmes de directions.

    (Par contre l’autre coup j’ai pris le RER E à la Gare du Nord, qué misère !)

  14. Dis donc, les crottes de nez au ciné, on ne les mange pas, on les colle sous le fauteuil !
    Passe aussi le mot à Brian STP…

  15. Plastie : En fait, tu as raison. Je fais ma maligne, mais tu as raison, ça ne tient pas debout cette histoire.
    Peut-être qu’à l’époque la 11 passait par Opéra, je ne vois que ça. Et je n’ai pas le temps right now de me pencher sur l’histoire du métro parisien. Qui qu’aurait le temps de regarder ???

    Dorothée : Je suis fascinée par cette histoire d’huîtres. Je n’avais jamais entendu parler de ça. Faut être sacrément barrée pour se poser des questions sur l’huître. Plus que sur le changement à Opéra, je veux dire.

    Gaelle : Personne n’a chanté dans la salle. C’est peut-être un signe.

    Xav : Il est juste HUGE !

    Elisa : Bon we !

  16. Ben moi je l’ai vu, ce film qui n’est donc pas un biopic, et j’ai trouvé plutôt touchant ce portrait par touches légères… Une approche très inattendue.
    Je n’en dis pas trop pour ne pas gâcher la surprise de ceux qui ne l’ont pas encore vu, mais avertissement: pour ceux qui s’attendent à plonger dans l’univers musical de Gainsbourg… ben… vaut mieux écouter un disque!
    Et sidérée par ce Eric Elmosnino j’ai été!!!

  17. (putain moi je croyais qu’il poinçonnais des lilas, en fait)
    (oui, enfin bon, de toutes manières, je prends que des vélos)

  18. ah ! je l’ai vu jeudi et j’ai ressenti à peu près la même chose, la difficulté de savoir ce que j’en pense ! j’ai prévu de faire un billet dessus demain.

  19. @Parigote : alors LA je suis SCOTCHÉE. Et surtout, MERCI !!! Bon sur ce je file chercher un autre sujet d’interrogation débile pour les mois à venir…

  20. Moi j’ai adoré. Je ne voulais pas en voir le bout.
    Il y a même quelques scènes qui m’ont donné le frisson (Celle où Bardot débarque avec ses chiens, celle du concert à Mogador, et la nuit sur les quais entre Serge et Jane, notamment.)
    Je crois que je l’ai adoré car je l’ai réellement reçu comme un conte, une histoire, avec beaucoup de distance par rapport aux personnes et destinées évoquées, c’était un parti pris de l’auteur et je le trouve réussi.
    Après Coco avant Chanel, Coco Chanel et Igor Stravinsky, La Môme et Sagan, c’est le premier « biopic » made in France qui m’ait embarquée.
    (Tu savais que Sfar avait proposé à Charlotte de jouer le rôle de son père ?)

  21. donc l’idée de départ de Parigote était bonne, c’est vérifié par le plan ci-dessus.
    Bravo, une nouvelle victoire de canard.

    Bon et sinon, concernant ce film, je ne sais pas si je vais y aller. Les biopics ne me branchent pas trop non plus (à part Walk The Line qui m’avait bouleversé…)

  22. Je n’avais pas envie de voir ce film et tes commentaires rejoignent mes convictions
    Serge Gainsbourg est une légende vivante et son talent fait déjà partie de notre mémoire collective
    Messieurs les cinéastes ne touchez pas aux mythes!Laissez nous nos idôles et nos souvenirs!

  23. Parigote : Chapeau bas pour la trouvaille, je suis scotchée. Et moi je pense au contraire que c’est la hype de crécher sur la 3bis. C’est tellement rare (je ne connais même pas le nom des stations) !

    Kalinka : Oui j’ai lu ça. Charlotte a refusé de collaborer au film. Ce qui est assez légitime.

    garance : Bravo pour la confirmation ! Putain, je vais enfin pouvoir dormir !

  24. Haha, j’aime beaucoup la réflexion sur la correspondance métro ! Mais en revanche, pas vu le film encore ! Ceci dit, l’acteur a l’air dincarner gainsbourg incroyablement bien !

  25. Je suis de retour de vacances et je vais justement voir ce film tout à l’heure…je te donnerais donc mon avis sur la question…

  26. NON ?
    Ne me dis pas que tu as perdu ton 505 !!!
    Sinon, pas de cinéma pour moi, mais je ne sais pas pourquoi ce film ne me dit rien à priori. Ton opinion éclairée ne va pas me faire lever telle Lazare pour aller au ciné le plus proche.
    On verra quand ça passera sur Canal, au moins je pourrai zapper pendant le premier tiers… sur surfer sur SBEP par exemple ;)
    Bisous
    Anne

  27. Bean : Moi, la marionnette m’a mise mal à l’aise. Mais j’ai jamais aimé petite, en même temps, un peu comme les clowns. Tous ces machins me font un peu peur, je crois.

  28. Je suis un peu du genre à avoir flippé toute ma vie des automates. Tu vois le genre. Là je l’ai trouvé tellement à sa place.

    (J’ai un genre de même marionnette qui me suis tout le temps, tu sais. Elle a les yeux jaunes aussi. Mais à la place du gros nez elle a un gros-gros cul).

  29. Garance, moi aussi je ne peux que te remercier d’avoir éclairé ma lanterne sur ce sujet qui nous a turlupiné toute notre enfance avec mon frère : « pfff, qu’est-ce qu’il raconte ce Gainsbourg d’abord, même pas possible de changer à Invalides pour aller à Opéra depuis Porte des Lilas !… »
    Comme quoi on apprend des choses aussi sur les blogs lol.

    Sinon pour le film, même motif même punition que Violette : le parti pris de ne pas faire une biographie fidèle de la vie de Serge et de partir dans un délire du style » Chat du Rabin » au début m’a laissée complètement perplexe…mais peut-être est-ce mieux finalement pour ne pas tomber dans l’adulation béate ou linterprétation historique…

  30. Je voulais dire la réinterprétation historique donc…
    Et un ENORME coup de chapeau à Eric Elmosnino et Laetitia Casta qui m’a littéralement BLUFFEE en BB plus vraie que nature !…

  31. D’habitudes les biopics sur des français sont des sommités de nullité pleines de parti-pris et le titre de ce film m’avaient encouragé à ne pas aller le voir. Là, tu m’as presque donné envie.

  32. Vu samedi, j’en suis sortie ne sachant trop quoi penser également…
    Effectivement Eric Elmosnino est très bon. J’ai baucoup aimé Casta et l’actrice qui interprète Birkin.
    Cependant son double qui le suit partout m’a un peu saoulée et surtout je n’ai pas du tout apprécié que Sfar place ses dessins partout où il le pouvait, tout le temps…
    Disons que j’aurais bien enlevé une demi-heure de film :)

  33. Lucie : Pareil. Complètement insensible au début du film. Je trouve qu’il n’y a aucune émotion (je crois que le gamin est mauvais, en fait).

    Bean : C’est marrant ça un guignol à gros cul !

    Clyne : Exactement ça ! GONFLÉE par son double ! Je ne trouve pas ça poétique du tout, mais super relou en fait. Pour Casta, elle crève l’écran quand elle danse sur Comic Strip. J’adore.

  34. Moi j’ai trouvé le gamin excellent au contraire !
    Et pour son double, je crois pas qu’il soit censé être poétique justement, mais bien là pour mettre mal à l’aise : au début l’image du juif renvoyée par la France de l’époque, comme sur les affiches et après, l’image de Gainsbourg tel qu’il se voyait lui-même à travers ce que les gens, la presse lui renvoyait : un dandy avec un nez trop long, des oreilles trop grandes, une sale gueule…
    J’ai trouvé ça plutôt bien trouvé, original et ce n’est pas un biopic ! Plus qu’une évocation de la vie de Gainsbourg, c’est une évocation de tout ce qui a créé en lui une frustration, une fragilité, un désespoir jusqu’à devenir son propre double : Gainsbarre.
    Sinon, tous les rôles sont très bien joués ce qui gâche rien.
    J’ai dit que j’avais plutôt bien aimé ?

  35. Eric Elmosnino est vraiment super, il incarne parfaitement Gainsbourg…mais certe il y a un peu de longueur et la fin est un peu plate je trouve mais c’est à voir !!!

  36. J’attendais d’y aller pour donner mon avis, perso j’ai adoré (et là tu vas me dire mais t’es qui toi? hein?). Cinéphile et fan de Gainsbourg j’ai reconnu certaines choses que j’ai vu dans un reportage de France 3 (18 janvier 20h35). Son double en papier mâché donne un côté psychotique tout à fait délicieux. Je suis bien d’accord sur une chose : le gamin n’est pas très bon acteur mais les scènes sont rigolotes. Eric Elmosnino est époustouflant, on croirait même qu’il est possédé par Gainsbourg… Attachant, J’ADORE!
    Ps SUIS …(je lis le blog très souvent mais très timide pour donner mon avis…)

  37. @Anna : Essaye la 7bis, elle est courte, mais elle tourne en rond ! un calvaire…

    J’ai vu le film hier, et j’avoue être plus fan de Sfar que de Gainsbourg, donc mes attentes en terme de biopic n’étaient pas énormes… Et je salue ses tentatives de rêver la vie de Gainsbourg même si le double/marionnette ne marche pas super bien. ça a quand même plus de gueule qu’un collage de moments et de chansons. Moi c’est drôle j’ai plutôt décroché à partir de l’histoire d’amour avec Jane…
    Et puis rien que pour la performance d’acteur, la gestuelle, il faut voir ça. En plus il chante, c’est incroyablement réel et troublant.

  38. Salut Violette,

    d’accord avec toi, le jeu du Gainsbourg enfant m’a fait peur, alors que celui Eric Elmosnino est formidable. Jouer avec autant de maniérisme tout en étant juste, une vraie préstation. Et un plaisir de revoir les scènes découvertes quelques jours plus tot dans le livre aquarelle de Sfar.

  39. Ping : Viens petite fille dans mon Comic Strip // Plastie & Cie
  40. Ah la la, mais j’avais rien compris moi!! J’avais pas pensé à Porte des Lilas, je pensais que les Lilas c’était un nom poétique pour les tickets de métro parisiens (ils étaient mauves fut un temps non?)… Ca me laisse (Porte de)pantoise. Pfff

    A part ça, je suis bien d’accord avec toi sur les biopics et le fait de détruire la conception onirique qu’ont les gens des personnages mythiques. Mais bref, ça va pas m’empêcher d’aller voir ce film.

  41. Après avoir chercher pendant plusieurs minutes s’il était possible que les lignes de métro avaient changées depuis ma naissance, j’ai fini par taper « pour invalides changer à opéra » et enfin je finis par comprendre… A croire que ca rend con d’habiter vers boucicaut, en tout cas sur cette ligne :)
    Merci

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