La montre Kelton : un retour de hype ?

Kelton est née en 1955, entre les États-Unis et la France, sous l’impulsion de Stéphane Boullier, fabricant de montres à Besançon, qui se verra confier une partie de la production du géant américain Timex à la condition que soit créée parallèlement une marque française : Kelton.

Devenue la marque de montres hexagonale par excellence et un véritable pilier de notre culture pop, Kelton règnera sur le marché de la montre pour tous pendant plusieurs décennies.
D’ailleurs, ma première montre était une Kelton – La célèbre Colorama en mini format et bracelet en cuir vinyle rouge – qui dort toujours dans une vieille boîte à bijoux chez mes parents. Une Kelton vintage, un vrai trésor !

Kelton marquera les esprits par son esprit juvénile, joyeux et irrévérencieux, taillant en pièces quelques clichés de la société française grâce à sa communication décalée et sa musique  : « Vous vous changez, changez de Kelton !« .

Puis vinrent les années 80, et le quartz. Kelton vivra cette déferlante comme beaucoup d’autres marques hexagonales : plutôt mal.

1. L’évolution de Kelton

C’est en 2015 que s’amorcera réellement la renaissance, sous la houlette de Laurent Dides et Alain Foglia qui décident de racheter la licence de marque.
Les deux amis ne sont pas novices en matière d’horlogerie et ont quelques décennies et quelques marques à leur actif, notamment Vuillemin Regnier et Lip, qu’ils font rayonner dans le secteur du cadeau d’affaires.

Les premières années seront consacrées à quelques rééditions des classiques de la maison ainsi qu’à des collaborations d’envergure, notamment la Fédération Française de Football et plus récemment l’Assemblée Nationale.

2. La renaissance de la marque

L’hiver 2020/2021 verra un nouveau tournant décisif dans l’histoire de Kelton, tandis que les deux hommes d’affaires font appel à Edith Chapelle-Petit, qui assurera la direction de la marque, et Vincent Bergerat, la direction de création.

À eux deux et en quelques mois, ils réorientent Kelton sur une trajectoire plus en phase avec les questions actuelles. Il s’agit en effet d’opérer un changement sensible d’attitude et ainsi faire évoluer la marque emblème du joyeux consumérisme des années 60 et 70 vers une maison responsable, consciente des nouvelles données sociétales.

La marque resurgit en septembre 2021, à l’occasion du salon Maison et Objet, forte d’un nouveau logo et d’une nouvelle charte graphique qui puise ses racines dans l’héritage de Kelton.

3. Les montres et leur positionnement

Conçues et assemblées en France, les collections, sans renier l’esprit vintage de la marque, la mènent grâce à de nouveaux modèles, vers des approches plus contemporaines et moins clivées par genres.
Le redéploiement de Kelton s’oriente vers une offre plus premium, tout en conservant un rapport qualité-prix raisonnable, point crucial, qui fut toujours emblématique de la marque.

Les nouvelles collections, tout en gardant un pied dans les prix raisonnables, avec des montres à moins de 100 €, flirtent avec le luxe abordable, aux alentours de 300 €.

À noter qu’une Kelton fabriquée dans les années 70 et fonctionnant toujours n’a rien d’exceptionnel, comme le disait le célèbre film publicitaire de Jean-Jacques Annaud : « Les montres Kelton résistent à tout… enfin, à presque tout » en effet, l’on voyait, chose impensable pour l’époque, une Kelton se faire pulvériser par « le plus long train du monde »

Et je confirme ! La montre Kelton vintage de mes 10 ans fonctionne toujours !

4. Des montres pour toutes et tous

Kelton sait s’adresser aussi bien aux jeunes adultes allergiques au genrisme qu’aux collectionneurs de jolies montres en passant par les quadragénaires.
Ces derniers ne croient pas à la célèbre phrase de Jacques Séguéla et ne basent pas leur réussite personnelle sur le prix de leur montre, mais sur des valeurs plus altruistes.

Comme l’écoresponsabilité, et Kelton y participe, entre autres, en lançant son département Seconde vie, qui consiste à récupérer, restaurer et remettre en service des montres Kelton anciennes.

5. Focus sur quelques modèles forts

La montre Kelton 1955

Afin de rendre hommage à la naissance de la marque Kelton et à quelques événements de l’année 1955, notamment le tournage du film : « Le Monde du silence » de Jacques-Yves Cousteau qui obtiendra la Palme d’or à Cannes l’année suivante, la 1955 a été pensée comme une plongeuse unisexe, un objet aquatique conçu et assemblé en France, en édition limitée et numérotée de 1 à 1955.
Prix : 299€

La montre Kelton Villa

Une montre d’inspiration classique empreinte de modernisme, tendance Villa Noailles, le château construit par Mallet-Stevens, temple hédoniste de la mode. Une montre raffinée qui, selon le bracelet qu’on lui associe, se change en bijou.

Gender fluid et urbaine, elle est dans sa version rouge et or sur cette photo.
Prix : 155€

La montre Kelton Astre

Une montre fine, anguleuse, et minimaliste, autant à sa place dans les gentlemen’s clubs que dans les clubs tout court…
La lumière, jouant sur les facettes du métal, rayonne comme un astre au poignet tandis que vous sauvez le monde au volant d’un bolide (on peut rêver).

Le saviez-vous ? La toute première montre-bracelet de l’histoire – née à Paris en 1904 – était carrée.
Prix : 125€

La montre Kelton Colorama

(C’est le modèle de ma montre Kelton vintage)

Inspirée de la célèbre Colorama, elle en reprend le principe de déclinaison en couleurs vives tout en s’inspirant, avec une vision moderne, d’un élégant design ovale venu des années 70.
Ni ronde, ni carrée, elle est aussi pop que sa grande sœur. Très Warholienne, en fait.
Elle existe en 10 couleurs.
Prix : 89€

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