On a beau parler d’effondrement climatique ou de fin du pétrole, il reste un sujet sur lequel l’humanité ne transige pas : le style en été.
Les lunettes de soleil ne sont pas un détail. Elles définissent une silhouette, racontent une époque, et trahissent même parfois une ambition mal dissimulée d’avoir l’air cool ou mystérieux.
Alors, en 2025, qu’est-ce qu’on met sur son visage pour regarder le monde sans plisser les yeux ? Spoiler : ce n’est pas une énième paire de Ray-Ban vues sur Instagram. C’est plus pointu, plus travaillé, plus adulte aussi.
Plongée dans les modèles, les matériaux et les signatures visuelles qui marqueront l’année.
Persol : le retour du cinéma au coin des yeux
Impossible de parler de 2025 sans commencer par elles. On avait un peu oublié les lunettes de soleil Persol, coincées entre les éternelles Wayfarer et les nouveautés tech-friendly, et pourtant, elles reviennent. Pas en criant, mais en imposant.
Persol, c’est l’Italie des années 60, celle des films de la Cinecittà, du cuir patiné, des Vespa et des chemises ouvertes sur le torse.
En 2025, ce n’est plus une nostalgie : c’est une position. Les modèles phares comme les 714 pliables ou les 649 (immortalisées par Marcello Mastroianni et Steve McQueen) connaissent une seconde vie. Les designers ont affiné les branches, osé des acétates colorés et relancé des verres fumés légèrement verts, façon cinéma italien.
On les porte avec un pantalon Chino, des mocassins en nubuck et une coupe de cheveux un peu hasardeuse, comme si on sortait d’un tournage à Rome un 17 juillet 1971. La différence avec les années précédentes ? On ne cherche plus à faire jeune. On cherche à faire culte.

Les montures épaisses, mais sans excès
Cette année, fini les lunettes maigrelettes. Le mot d’ordre est clair : présence. Les montures épaisses s’imposent, mais attention, pas façon néo-rave ou rave tout court. On parle ici de structures équilibrées, sculptées dans des acétates épais mais élégants, souvent légèrement transparents.
C’est ce que proposent des marques comme Cutler and Gross, Jacques Marie Mage, ou encore Moscot, avec des montures qui encadrent vraiment le visage. Ça donne du caractère, ça change une ligne de sourcils, ça dit quelque chose.

Le métal ne meurt jamais
L’autre grande tendance, c’est le retour du métal fin. Pas les montures dorées bling, mais des structures légères, souvent en titane, comme chez Mykita ou Lindberg, qui tiennent bien le coup tout en disparaissant presque du visage. Citons également les lunettes de soleil Saint Laurent, toujours synonymes d’élégance intemporelle.
Le tout, souvent associé à des verres légèrement ronds, ce qui donne une silhouette douce, moins anguleuse, et franchement élégante.
C’est le choix qu’on fait quand on veut avoir l’air sérieux mais pas triste, intelligent sans arrogance.
C’est la lunette de l’homme qui lit Le Monde diplomatique mais écoute PNL.
Le retour de l’originalité sobre
2025, c’est aussi une année où on ne cherche plus à ressembler à quelqu’un. On veut une paire qui colle à sa tête, à sa vie, à son style. D’où l’explosion des micro-marques et des designers indépendants qui proposent des modèles en séries limitées, souvent fabriqués à la main.
Les matériaux bio-acétates, les charnières sans vis, les mélanges inattendus (bois, corne, métal recyclé) deviennent des marqueurs d’un nouveau luxe : celui de l’attention aux détails.
Mention spéciale à Ahlem (design franco-californien), Garrett Leight (fils de l’inventeur d’Oliver Peoples), ou encore Vuarnet, qui a totalement relancé son image avec des collaborations ultra-pointues et des modèles taillés pour la montagne comme pour la ville.

Et Ray-Ban dans tout ça ?
Évidemment, elles sont toujours là. Mais en 2025, on sent que Ray-Ban a cessé d’être une marque de style pour devenir une sorte de fonction de base. Comme les baskets blanches ou un jean brut : elles sont là, mais elles ne suffisent plus.
Ceux qui continuent à porter des Clubmaster ou des Aviator le font par fidélité ou simplicité, pas par mode. Ce n’est pas mal, c’est juste un autre message : celui du confort dans ce qu’on connaît.
Pour les autres, ceux qui veulent raconter quelque chose de plus personnel avec leur visage, il y a mille alternatives plus pointues.