Tout ce qu’il m’est arrivé un vendredi 13

Salut les jeunes. Bah putain – quand ça commence par une grossièreté c’est pas bon signe, vous allez voir -, vous auriez vu ma journée pourrie de vendredi dernier, je vous jure, vous ne l’auriez même pas souhaitée à votre meilleur ennemi. Je vous raconte, c’est passionnant…

Contexte : Vendredi 13 janvier, le jour d’après la tempête

1. Après avoir checké 30 minutes avant de partir à la gare que le train de 8:45 pour la Normandie circulait bien (l’horaire a TOUJOURS une importance dans un récit si c’est avant 9h du mat’), je constate une fois sur place qu’en fait non, il a une heure de retard. Il fait -50° à Saint-Lazare, et j’ai envie de taper très fort la SNCF avec mes petits poings glacés.

2. Mais ils disent que c’est pas de leur faute, c’est le train que tout le monde attend à Paris, celui avec des gens bloqués dedans toute la nuit à cause de la tempête.

3. Le train arrive enfin en gare <Bruitage> Tchou Tchou ! </Bruitage>, les gens descendent avec des têtes de défoncés et des couvertures de survie. Je relativise du coup.

4. Là, c’est le passage où je suis dans le train, mais rien de bien délirant ne se passe à part qu’il n’y a pas de chauffage, et que des couvertures de survie et des boîtes repas (sûrement avec des sandwichs en carton) données aux prisonniers de la nuit traînent un peu partout. En gros ça caille et c’est dégueulasse, mais bon, à la guerre comme à la guerre… qui a inventé cette expression, sérieux ?

5. J’arrive en Normandie (je vous fais le bruit de la locomotive qui ralentit en arrivant en gare ou bien c’est pas la peine ?), je monte dans ma voiture, je m’arrête 5 minutes (mais vraiment 5 minutes hein je dis pas ça pour les besoins narratifs) sur une place handicapé pour faire une course – ok c’est pas bien, mais il en restait 3 autres libres à côté, je me suis dit que bon, voilà…

6. … Je reviens au bout de 5 minutes (t’as vu, je ne vous ai pas menti), et là je vois sur le pare-brise un énorme carton avec écrit dessus « C’est une place pour handicapés SALOPE ! » (<=ambiance)

7. J’arrive chez moi – le soleil brillait jusque là, le ciel était bleu, on avait presque envie de prendre une douche à l’Obao en extérieur -, je descends de la voiture, et je me prends une soudaine averse de grêle, genre pas de la petite grêle, non, du bon gros grêlon élevé à la crème fraîche depuis le berceau. En surpoids, donc. J’étais en UGG(c’est quoi le rapport ?).

8. En entrant dans la maison, je constate qu’il n’y a plus d’électricité.

9. Ce qui veut dire plus de chauffage, même pas de chauffage d’appoint économique, plus d’internet, plus de lumière. La mort à petit feu (de bois).

10. Les gens d’EDF disent « Ça sera rétabli ce soir ou demain matin (coucou tu vas dormir avec 16 pulls !), c’est la tempête qui a foutu le chaos. »

11. Avec un point de Edge, je passe l’après-midi à bouquiner. Ça ne m’était pas arrivé depuis 1987. Ah non, je n’étais pas née.

12. Vers 18h, l’électricité revient. C’était comme si on avait gagné à l’Euromillions en encore plus joyeux. Pour fêter ça, l’amoureux commence à préparer ses lasagnes, sa spécialité (en plus de couper du bois).

13. Vers 19h30, l’électricité repart. Ah ah les farceurs on dit en rigolant, avec une pointe d’inquiétude dans la voix.

14. Comme les lasagnes n’avaient plus qu’à passer au four mais que ce dernier était indisposé, l’amoureux dit que tiens et si il les faisait cuire dans la cheminée, en voilà une bonne idée. Ce qu’il fait.

15. Au bout d’un quart d’heure on entend un bruit dans la cheminée. Oh le plat de lasagnes est fendillé à cause des 8000°, attends on va le sortir de là. Tiens la lampe torche, je m’occupe du reste. Oooh, je me suis brûlé la main. Comment ça déjà des cloques ?! Mais va pas y avoir des bouts de verre du plat qui a pété dans les lasagnes ? Non, non, t’inquiète j’ai vérifié minutieusement à la lueur de l’Iphone…

16. On passe enfin à table, c’est tellement cosy, on a ambiancé le vendredi à la bougie. Je dis Faites quand même attention avec les lasagnes, les enfants, il y a peut-être quelques bouts de verre dedans.

17. En définitive, il n’y avait qu’un seul bout de verre, mais je ne suis pas tombée dessus. Je n’ai quasi jamais la fève, de toute manière. L’électricité est revenue juste après le dîner. On a eu un grand brûlé et une mangeuse de pyrex à déclarer, mais un dodo sans grelotter. What a day !

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12 commentaires

  1. Wow, et tu as quand même résisté à chouraver la cape de superhéros dans le train du départ. ;-) . Arrivée à un certain stade, je me dis parfois que mieux vaut lâcher l’affaire avant que ça ne dégénère.

    Ici, rien à voir avec le mistral gagnant, mais on revient d’une semaine sans eau chaude. Bref, même en cumulant toutes les casseroles de la maisonnée sur le feu, on culminait à 8 l d’eau chaude pour laver les enfants. De mon côté, j’avais décidé que froid n’était qu’une sensation – mais me suis mise à vénérer mon nouveau dieu, le sèche-cheveu. Et l’homme est simplement reparti dans les bois.

    Mais le chauffe-eau se prend de nouveau pour une diva, je sens que je vais bientôt de nouveau avoir le poil brillant et la peau ferme avec mon filet d’eau froide. ;-)

  2. Voilà qui aura au moins eu le bénéfice de nous faire sourire ce matin…J’ai pleinement vécu ce récit grace aux bruitages, il faut dire.
    Ca me rappelle la tempête de 99. Vous étiez tous trop jeunes, par ici, mais moi, au fond du Poitou, sans électricité, j’avais bossé mes partiels en couvertures et à la bougie…

  3. Train poubelle, mot poubelle (je n’ai pas dit « sur ta poubelle »), heureusement lasagnes au feu de bois/pyrex, lecture et dodo chaud.
    Evidemment cela me rappelle la neige ici il y a quelques années (la moitié des provençaux se sont immolés), et panne d’électricité de 4 jours. Avec mon père malade à la maison. Les voisins, spontanément, nous ont prêté un poêle à pétrole et ont proposé leur chambre d’amis à mon père (ils se chauffent au bois). Même sans chauffage, ça nous a réchauffés tout de suite.
    Bon, taïaut, je m’en vas affronter le captcha.

  4. Hahahaha ! excellent ! Les lasagnes au feu de bois, tu lances un nouveau concept de restaurant ?

  5. Ah ah (pardon, je rigole souvent sur les péripéties des autres) ^^

    Alors en fait, vendredi 13, c’était mon anniversaire (et je suis née un vendredi 13 également) donc ma mère m’a toujours dit que ça portait bonheur.
    Oui, enfin pour elle hein…
    Pour être honnête, mon jeudi 12 était bien plus sympa que le vendredi 13, totalement épouvantable, débordée de boulot, avec des boss un peu désagréables ce jour-là et mon pauvre copain qui venait spécialement de Toulon et qui attendait tout seul à la maison.
    Bon, il y a eu d’autres choses pas cool mais même en les tournant bien, elles ne sont pas très drôles ;)

    Au final, la journée s’est bien terminée puisqu’on a festoyé mais je t’avoue que je serais bien passée de 9h du mat à 20h sans transition !
    Mais je vois bien de quel genre de journée tu parles : il m’arrive souvent la même chose quand je reviens de vacances et que je retrouve mon appart avant la reprise du boulot (sans électricité, avec un dégât des eaux, une souris morte dans un tuyau et dont l’odeur remplace celle du « patchouli » de ma bougie Diptyque… ^^).

    Bises Violette !

    Manon

  6. Cher Violette, je ne veux pas vous affoler mais à la campagne, c’est un peu un impondérable, genre au moins 3-4 fois par an, grâce au vent, aux orages, à « on cherche encore pourquoi’. Ne jamais se fier à la madame EDF qui parle au téléphone, elle se trompe plus souvent que la madame de la météo, c’est dire son taux affligeant de réussite.
    Il faut juste être super organisée, mais comme vous, depuis que nous avons un poële à bois, et ben, on gère ! Parce que le pire, c’est le froid finalement.
    Courage et puis, ça nous permet de nous bidonner un peu sur votre dos mais c’est de bon coeur !
    Bises

  7. Alors je ne vais peut-être pas te le dire que j’ai passé mon vendredi 13 à me baigner dans les cascades de Kuang Si au Laos par plus de 30 degrés. Mais j’ai frôlé le coup de soleil, ça compte ou pas dans les vendredis pourris ?? #salope #jelaibiencherché

  8. Et bien nous, on a plus de chance, seulement quelques micro-coupures d’électricité, ce qui n’a pas empêché Marcel de hurler à la mort lorsqu’il s’est retrouvé dans le noir avec sa cuillerée de coquillettes suspendue dans les airs!
    On est passé en mode bougie intermittent mais internet et chauffage furent conservés.
    Je n’ai pas spécialement envié nos amis V. et S. qui sont passés en mode « HYGGE » forcé, même si c’est hyper tendance!!!

  9. Copines de galère du vendredi13. Que penses-tu d’un amoureux qui se fait une entorse sévère la veille d’un week-end préparé de longue date ?
    et ps : la prochaine fois que ton train a 50mn de retard à Saint Lazare, viens boire un café au chaud à l’agence :) !

  10. Je vais plomber l’ambiance mais pourquoi se garer sur la seule place handicapé quand il y en trois libres à côté ? En fait les places handicapés sont souvent plus larges que les autres, ce qui permet par exemple, d’aider la personne handicapée à sortir, voire à ouvrir grand la portière pour la porter, voire encore à installer le fauteuil roulant à côté…

    1. Je me suis mal exprimée, les 3 places libres à côté étaient aussi des places pour handicapés.

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