Les souvenirs : Gruissan, Cadaques, en passant par Perpignan

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Je n’ai jamais eu de ferme en Afrique – personne n’est parfait – mais, en revanche, j’avais une grand-mère qui habitait Perpignan. Elle est morte il y a plus de deux décennies. Je n’avais donc jamais remis les pieds dans les P.O. jusqu’au week-end dernier.

Ce n’était pas ma mamie préférée. Ce n’était pas celle qui fait le petit volcan dans la purée, qui fait réviser les tables de multiplication à la sortie de l’école ou qui met la main devant les yeux devant les scènes trop violentes des westerns de John Wayne. Ni celle qui achetait le dernier Club des Cinq quand j’étais clouée au lit avec 40° de fièvre.

Pourtant, cette mamie catalane me fascinait. A 10 ans, je trouvais ça mortel qu’une personne âgée mate la télé jusqu’à 4h du matin en bouffant des bonbons. Je trouvais tout aussi étonnant le fait qu’elle se tape des grasses mat’ dignes d’un adolescent en pleine rébellion (pléonasme). En dehors du fait qu’elle était complètement réglée sur les us et horaires espagnols (j’estimais que c’était TROP exotique), elle possédait aussi un putain de sale caractère qui me confortait dans l’idée qu’elle n’était pas ordinaire.

Le voyage annuel jusqu’à Perpignan ne l’était pas non plus. Je me souviens de ces heures qui n’en finissaient pas de finir dans ce train Corail qui traversait toute la France. Bordel, c’était trop compliqué de coller les Pyrénées-Orientales au niveau du Massif Central ?!

Le sac à dos blindé de Picsou Magazine ne suffisait jamais à réduire l’ennui et le désoeuvrement diaboliquement mis en place par la SNCF, à l’époque où le TGV était encore à l’état d’embryon.
Je n’ai jamais oublié les sensations ressenties gamine, en arrivant enfin à destination : la chaleur étouffante, les palmiers, les pigeons et la petite musique jouée par le Castillet tout près duquel était situé l’appartement de ma grand-mère.

Dimanche dernier, après quasi 25 ans d’absence et un sens de l’orientation qui m’a toujours fait défaut, j’ai retrouvé tout de suite cette toute petite rue du bout du monde où j’ai passé tant de jours, enfant. C’était plutôt chouette. Et même un peu émouvant.

Tout ça pour dire que, pas loin de Perpignan, il y a deux chouettes endroits dans lesquels je me suis arrêtée sur la route des souvenirs : Gruissan, petite ville aux maisons sur pilotis ayant servi de décor au film 37,2 le matin, et Cadaquès.
Chacun aurait sûrement mérité un article à part entière. Oui, mais, si on continue à se faire le Tour de France par ici, quand est-ce qu’on va sérieusement se remettre à parler fashion HEIN ?

★ GRUISSAN ★

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★ CADAQUES ★

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Catégories VOYAGE VOYAGE

54 commentaires

  1. punaise tes photos me donnent envie de pleurer un peu là tout de suite dans mon petit appartement parisien…

  2. Oh pinaise ! Ton billet me file les larmes aux yeux ! Plein de souvenirs d’enfance qui remontent quand avec les parents nous traversions la France en voiture sur la nationale pour arriver épuisés par la route, la chaleur dans ce petit village à côté de Perpignan d’où était originaire mon père. Et là je savais que commençaient mes vacances de sauvageonne auprès d’une grand-mère aimante mais le montrant peu. Tradition perpétuée avec mes enfants dans la petite ville de Céret où habite ma mère.

  3. C’est un très bel article je suis toute émotionnée :-) Et tes photos sont sublimes et très reposantes (bouh.)
    Bon retour à toi et plein de bisous =)

  4. Coucou,

    Ton article est émouvant, ça ne doit pas être facile de revenir après tout ce temps.

    Tu as visité la maison de Dalí ? Elle me fait rêver :p

    1. La maison de Dali est extra-ordinaire. Et la vue qu’il avait de la fenêtre de sa chambre : juste sur la baie. Un vrai bonheur

    2. Avec Nounours on est des boulets, on s’y est pris trop tard pour réserver. Je ne savais pas du tout qu’il fallait réserver la visite de la maison en amont.

  5. Tres jolies photos et un texte qui m’a sacrément fait penser que ce temps que tu décris semble bien loin aujourd’hui…tout a bien changé…

  6. La fashion, c’est bien, mais les histoires de grand-mère c’est toujours un peu fascinant. Comme toi, j’ai eu une mamie pas très conventionnelle : elle avait son salon de coiffure à Orléans, où elle coiffait des dames parfois très drôles avec sa cigarette à la main. J’adorais ce spectacle ! Bonne rentrée Violette !

    1. Sont super sympas les catalans et le premier qui contredit ça est un gavatx ;-)

  7. Topissime les photos. Comme toujours. J’ai vécu près de Perpignan et même pas eu l’idée d’essayer de faire de belles photos.
    En sortant du train Corail, on sentait le train Corail, soit un mélange de tabac et de je ne sais quoi d’autre. De cheveux gras peut-être.

    1. « En sortant du train corail, on sentait le train corail…  » LOL , on peut pas mieux dire, c’est très vrai en plus :-)

    2. Ah mais c’est tellement ça ! Le tabac froid écoeurant des wagons fumeurs, cette vilaine madeleine…

  8. Qu’il est touchant ce billet. Je pourrais écrire le même sur la Bretagne et l’odeur des artichauts quand je suis à quelques kilomètres de l’arrivée !

  9. il est très beau ton article. Les photos, le texte, et les souvenirs qu’il fait remonter. Très beau. Du coup, j’ai rien à dire de mieux…

  10. Ouuh la la … Tu me cueilles toujours quand tu fais des articles sur ce genre de thème . Moi qui suis très ( trop ) nostalgique , je ne pourrais pas retourner sur les lieux de vacances de mon enfance, je sais que j’aurais du mal à supporter que le décor ait changé – même si je sais bien que c’est la vie… Rien que de tomber inopinément, au hasard de FB, sur la photo de la petite boulangerie-café du village bourguignon où j’allais presque chaque année pendant 35 ans, et où je ne vais plus depuis longtemps parce que la maison de campagne est passée dans d’autres mains (ouin ) , ça provoque chez moi des réactions d’une force innattendue ( coeur gros, bouffée de madeleine, larmes aux yex, etc), alors que je pensais avoir réglé le « problème » ;-) . Je pense que , décidément, je ne serai jamais « guérie  » de mon enfance, et finalement, j’arrête de lutter, d’autant plus qu’avec le temps, je suis persuadée que c’est ma nature profonde, et que même, ça me sert dans mon boulot… Bon sang de bois, qu’est-ce qu’on est sérieux aujourd’hui , vivement les posts Shoes /vernis qu’on se repose ! ;-) Et au fait , belles photos , as usual.

    1. J’ai envie de te répondre que c’est tant mieux si on ne guérit jamais de l’enfance, non ? (tu as 4 heures)

  11. Dès la 1ère photo de toi assise sur les marches, j’ai juré que c’était Cadaques ! Holala, Cadaques !!! Je viens d’y passer 15 jours, pour le 2ème fois, et ce ne sera pas la dernière. J’adore !!! Tout !!! L’ambiance, les couleurs, toutes ces petites ruelles, les mojitos du Tropical (tu y es allée ?), les restos (Can Rafa, the best), cette incroyable maison de Dali, le cap de Creus, les criques autour,… bref, la liste est longue !
    Rentrée il y a 10 jours, tes photos m’ont remis une petite piqûre !!! Merci !

  12. PS : je vote pour un article entier sur Cadaques ! (bon et Gruissan aussi, vu que je ne connais pas en dehors du film, j’élargirai ma culture).

  13. Ah Gruissan, c’est l’endroit où j’ai rencontré mon premier amour… Pendant mes vacances, à l’été de mes 16 ans !!! D’ailleurs, j’ai toujours des nouvelles de cet amoureux, oui ce doux amoureux, ma petite madeleine à moi ;-), je pense que c’est rare d’avoir encore des nouvelles de son premier amour, ah j’en suis toute spleen du coup … Très joli récit Violette et très jolies photos aussi !!! Merci !

  14. Oh tiens, j’avais passé des vacances ado à Gruissan! Mais je ne savais pas que ça avait servi de lieu de tournage à ce film!

  15. Oh, mes grands-parents ont habité Perpignan, j’y ai passé tous mes mois d’août dans les années 80 avec mes cousines, si ça se trouve on s’est croisées devant le Castillet ! (on était les 3 greluches qui buvaient des milkshakes à la banane au Quick juste en face ^__^)

  16. Putain, mais c’est la France, ça!!!! Ou c’est ton art de la photographie, qui rend tout paysage magnifique? Je crois que je vais programmer un we là-bas!
    Et dès qu’on parle de mamie, j’ai le coeur qui se sert en pensant à la mienne(un sacré carafon aussi).bises

  17. Tiens, tu me donnes envie d’y retourner, j’ai aussi ma petite madeleine de Proust dans un petit coin là-bas.

  18. un post si bien décrit qu’il nous rappelle à toutes nos errances enfant dans la rue de grand-mère…c’st aussi touchant que détonnat avec le sarcasme et la dérision habituels :)

  19. C’est beau, c’est doux, et d’autant plus que c’est un pan de toi que tu ne laisses que rarement (jamais) voir… Merci pour le partage.

  20. Merci Violette, tu m’as fait penser à tous ses souvenirs d’enfance magiques, le volcan dans la purée, les Picsou Magazine, le Club des cinq (et Alice pour moi), et tout le reste, mais surtout ma grand-mère qui se passionnait pour les matchs de rugby en picolant du Sauternes, tout un poème !

  21. Oh mais que c’est joliment écrit cette madeleine de PROUST Violette.

    Ah ben je reviens de 15 jours de vacances à Argelès et je suis allée à Perpignan et Cadaquès, j’ai pris en photo le fameux rhododendron itou!!

    Belles photos…

  22. Et en sortant du Corail , direct dans le nombril du monde !!! A Salvador, ses moustaches, son chocolat… sa dinguerie… il me collait une trouille quand j’étais minotte

  23. Merci pour ce partage si touchant pour moi catalane résidant dans l’Aude.
    Train corail…Mais une arrivée à la gare de Perpignan, le centre du monde pour Dali !!!!!

  24. D’abord tes magnifiques photos, et un souvenir ému d’un dîner aux chandelles avec l’Homme sur le port de Cadaquès. Et puis l’envie de parler moi aussi, « chez moi », de mes grands-parents. Notamment de cette mamie iconoclaste elle aussi, qui nous proposait de regardait l’Empire des Sens avec elle et nous expliquait ce que signifiait « fellation »…

  25. Ma grand-mère à moi était parisienne et lorsqu’elle est partie, a légué à sa fille, ma chère mère, une maison perdue dans un village au pied du Canigou… alors depuis que j’ai 10 ans, tous les ans, il me faut ma petite dose catalane. Cet interminable trajet en train, je le faisais de nuit, avec le trajet final entre Narbonne et Perpignan dans le soleil levant, la mer, le Fort de Salses… et le Centre du Monde, bien sûr, la gare de Perpignan! Pleins de doux souvenirs… et d’autres à venir!
    Quant à Gruissan, halte amicale régulière puisque des amis habitant de l’autre côté de la planète y ont une petite maisonnette, un îlot de calme quand la tramontane ne fait pas des siennes :-)

  26. On a hérité d’une bicoque perchée dans les hauteurs près de Céret, un petit endroit de paradis, maison une face avec vue sur le Canigo (s’il vous plait) mais alors c’est pas pour tuer le truc mais l’état des routes … ‘fin bref ;)
    Cadaquès on a voulu y aller samedi dernier … On a juste suivi l’orage (juste dessous) jusqu’à Port Bou, avant de rendre les armes et de faire demi tour pour finir à Port Vendres (et on a n’a même pas pu voir le bâteau de John Wayne).
    Mais qu’est ce que je kiffe le Roussillon !

  27. On a tous des souvenirs de vacances chez les grand-parents et des chouchous. Mon grand-père était le prince charmant sans cheval blanc et s’est éteint il y a maintenant 1 année. Rip

  28. Of course ! Ma madeleine, c’est la Corrèze et ses vaches. Pas du tout la ville ou j’ai grandi, mais la Corrèze profonde. Un peu comme Chirac.

  29. Dis moi à tout hasard je recherche une petite adresse sympa pour un déjeuner à Perpignan ? tu aurais quelques choses à me conseiller?

  30. Du coup, j’atterris sur ton article aujourd’hui :)
    C’est touchant et ça me fait découvrir des coins que je ne connais pas.
    Merci :)

    Manon

  31. ton article était il y a plus d’un an, mais dans quelques jours je vais à Cadaques avec mon chéri. Tu aurais des bonnes adresses pour moi ? :)
    En tout cas tes photos sont superbes!

  32. Moi je faisat le trajet inverse .habitant perpignan et allant dans les annees1977 a 1981 passer mes vacances dans le chalet de mes grand parent ,je retrouve la meme nostalgie que toi . Merci pour ton recit qui ma beaucoup emu pierrot

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