Fin juin

le gilet

Comme chaque année, fin juin fait ressurgir chez moi foison de souvenirs et madeleines. Je ne sais pas pourquoi cette période m’entraîne invariablement dans la nostalgie – la jolie nostalgie -, et pourquoi j’ai toujours aimé y plonger avec délice. J’imagine que le mois du Cancer, qui vient tout juste de débuter, y est sacrément pour quelque chose. On est hypersensible ok, mais bonjour l’égocentrisme. Aussi.

La grande majorité de ces délicieuses pensées du temps passé ont un rapport avec ma grand-mère (vous savez, celle qui nous a dit ciao il y a presque un an). Sûrement parce que, enfant, j’ai passé chez elle et mon grand-père, une bonne partie de mes étés. Fille unique, je me souviens de longs moments de désœuvrement dans ce coin de France pas spécialement joli, loin de la mer et de la montagne, où j’attendais avec impatience qu’une copine ou une cousine vienne jouer avec moi un après-midi.

Quand ça arrivait, et que j’apprenais la nouvelle quelques jours avant, j’étais dans un état d’excitation proche de l’attente du Père Noël (ne me dites pas qu’il n’existe pas ??!?).

Je me demandais pendant des heures quelle jupe j’allais mettre pour les recevoir, ce qu’on allait faire comme gâteau et si on aurait le droit d’aller faire du vélo sur la route. Comme souvent – la théorie des escaliers qu’on monte avant, vous savez ? -, l’attente était bien plus excitante que le moment. Mais n’est-ce pas justement ça qui crée les plus jolis souvenirs ?

Quand j’étais seule, déjà, je m’ennuyais rarement. J’avais élu domicile dans la cabane (oubliée) à outils de mon grand-père et j’y créais mon monde idéal : celui d’une femme qui recevait toute la journée des convives à dîner, à base de plans de table savamment étudiés (Marie-Gertrude, enfin, ne vous ai-je pas dit de vous asseoir à côté de Jean-Thierry ??!) et de mets délicieux, composées de terre mouillée mêlée à des roses fanées du jardin. Si ça se trouve j’aurais dû être une sorte de Nadine de Rothschild des temps modernes.

Je me souviens très bien de la chaleur de juillet, déjà étouffante dès potron-minet, et de ma grand-mère qui m’obligeait à porter un gilet* sur ma petite robe d’été, à 10h du matin, des fois que j’attrape froid. Je courrais vers ma cabane, je balançais le gilet par terre et je vaquais à mes obligations de petite Nadine, ne renfilant le gilet seulement quand l’heure du déjeuner sonnait. Je n’étais pas une enfant compliquée – c’est plus tard que les emmerdes ont débarqué -, et j’avais alors la douce impression d’enfreindre les lois avec ce petit coup de griffe au contrat vestimentaire.

C’est à cette période, aussi, qu’on cueillait les cerises dans le jardin. Ma préférée c’était la Burlat car elle était très sucrée et juteuse et qu’elle laissait des traces sur les lèvres comme si on avait mis du rouge à lèvres. Mais je trouvais la bicolore, celle qui était beige et rose vous voyez, bien plus belle.

A un moment, je crois, il y a eu des lapins dans le jardin. Je me souviens que je pouvais passer des heures à les regarder, perdue dans ma contemplation (la faute à Chantal Goya, j’imagine..). Et puis, bien sûr, il y a eu la lecture. Très trop, tout le temps.

Des premiers Club des Cinq en passant par Fantômette, Alice et quasiment toute La Bibliothèque Verte, j’ai avalé entre 5 et 10 ans des milliers de pages. Ce qui m’a permis de développer mon imaginaire d’une façon assez folle et de déchirer en dictée et en orthographe pendant toute ma scolarité (ça rattrapait avec les sciences-physiques)(<= tanche absolue).

J’ai essayé de passer le témoin des souvenirs d’enfance à ma fille en l’envoyant une dizaine de jours, chaque été, chez mes parents à la campagne. Je ne sais pas ce qu’elle a retenu de ses passages estivaux là-bas, ni si elle racontera plus tard à ses enfants qu’elle a appris à nager avec eux. Si elle se souviendra des gratins de courgettes de sa mamie et des parties de pêche avec son grand-père.
Elle est secrète, complexe, plutôt dure et sacrément ancrée dans l’action plutôt que dans la contemplation. Tout l’emmerde, à part intriguer avec ses copines.

Disons qu’elle est plus Merteuil que Nadine. Et que, actuellement, la rencontre entre le complot et la bienséance fait des étincelles.

*Sur la photo qui illustre ce billet, Rose a 6 ans. C’était un matin de juillet, il faisait chaud, j’avais posé un gilet contre son gré… sur sa petite robe d’été. Cette petite bouille <3

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33 commentaires

  1. Ce que tu as écrit me touche beaucoup et ravive mes souvenirs d’enfance, j’ai moi-même passé des étés à dévorer les clubs des cinq et les titres de la bibliothèque rose ou verte chez ma grand-mère. J’ai aussi attendu avec excitation la visite de ma copine du village, celle que je retrouvais chaque été et avec qui je ne m’ennuyais jamais. J’aime aussi parfois me souvenir de ces instants si heureux. Merci pour ce moment. Je t’embrasse. Caroline

  2. « Le temps est ce que nous sommes.Il est sur notre visage,dans nos silences,dans notre attente.Méritons le temps de la patience et des jours où rien n’arrive. »

    La nuit sacrée
    Tahar Ben Jelloun

    On passe tant de temps à attendre, enfant, alors qu’en fait, on se construit des souvenirs. Mais ta Merteuil a-t-elle un Valmont ?

  3. Rhôôôô c’est beau ! C’est beau ! Jolie tranche de vie, Violette, merci pour le partage.
    Ils sont doux les souvenirs d’enfance, du moins les miens aussi… Idem la bibliothèque verte (et les soeurs Parker, c’était quoi déjà ?) et les rêveries. Je préférais souvent lire à m’en donner mal à la tête que de participer aux jeux avec ma soeur et notre flopée de cousins. Mais j’aimais jouer avec eux au Club des 5 ou faire du patin à roulettes… en évitant les seaux de pisse balancés par la voisine parce que les patins dans la ruelle, ça faisait du bruit !
    Aujourd’hui, les rares fois où pour certaines destinations je dois emprunter la route qui menait chez tous mes grands-parents, pour peu que ça sente le foin coupé et que le soleil joue avec les feuilles des arbres, j’ai des bouffées de nostalgie terribles… Je ne suis pas faite pour la nostalgie…

  4. Mais qu’est-ce que tu écris bien !
    Merci pour ces souvenirs, j’ai eu l’impression d’être Marie-Gertrude, invitée dans la cabane.
    Est-ce que Nadège ne serait pas le double maléfique de cette petite Nadine finalement ?

    1. Ne me colle pas un personnage supplémentaire (Nadine), je suis déjà à moitié schizo ;-)

  5. Tu sais ce que c’est qu’un pull? (ça marche aussi pour un gilet)
    Un vêtement que tu portes quand ta mère a froid!
    C’était l’instant blague du jour, merci…

    Elle est ravissante. Ah, ces doux moments d’ennui de l’enfance, qu’on regrette ensuite longtemps…

  6. Ces souvenirs te nourrissent…la nostalgie, c’est typique du cancer, ça, non ? Je ne sais pas ce que Rose retiendra de ces moments, mais inconsciemment, ils sont ancrés en elle et contribuent à la femme qu’elle sera demain. Il ne faut sans doute pas lui demander de les cultiver maintenant, drôle de période que cette adolescence qui commence trop tôt. Ma fille a 2 ans et demi et elle a refusé hier un cadeau que lui faisait sa marraine. Je crains pour les années à venir ;-). Merci en tout cas pour tes mots, tes souvenirs s’entrelacent avec les nôtres et ravivent de beaux souvenirs.

  7. Délicieuse lecture qui m’a téletransportée au même âge, chez « mamie Jeanne. Comme ça fait du bien de décrocher !

  8. C’est très beau et très touchant….simple et sincère… Nadine la bicolore merci pour cet instant qui m,en rappelle d’autres (moi j’ai toujours vécu à la campagne….j’ai tenu un bar, vendu du lait et surtout été bouchére ….Je mettais du vernis à ongles rouge sur un cahier de commande pour faire les traces de sang!!)

  9. Quel merveilleux billet plein de souvenirs d’enfance <3 ça me replonge immédiatement dans les semaines de vacances chez papy et mamie (maintenant papé et madidine pour nos petits), j'ai tellement de chance encore des les avoirs. Je n'étais que rarement seule, nous étions le plus souvent 4 ou 5 avec mes cousins et ma sœur, à la campagne perdue et profonde de Picardie mais c'était tellement chouette qu'à chaque fois que je passe par là je suis très émue. Je me souviens d'une fois où j'étais partie 3 semaines à la montagne avec mes parents et j'avais détesté, et en rentrant sur le chemin de chez mes grands parents, j'en avais pleuré de joie sur la route tellement j'étais heureuse de retrouver ce petit paradis. J'ai aussi beaucoup de chance d'être très proche de mes cousins, ce sont des amis proches et c'est très très précieux. Dimanche on fête des deux ans de Pierre (déjà!) et ce matin il chantait la chanson de mon papy (allez ma ptite fille, sois bien gentille….) et j'étais de nouveau là-bas en une minute <3 merci Violette <3 <3

  10. Ce qui m’a permis de développer mon imaginaire d’une façon assez folle et de déchirer en dictée et en orthographe pendant toute ma scolarité (ça rattrapait avec les sciences-physiques)(<= tanche absolue).
    = C'est tout moi ;) mais chez une tante, car je n'ai pas connu mes grands-parents.

    Je ne suis pas maman mais je trouve la technologie moderne d'une tristesse abyssale pour l'imagination.
    On n'imagine plus, on googleise et on trouve un truc "tout cuit" sur le net.
    On ne va plus chez les un(e)s ou les autres, on s'envoie des sms ou on se skype.
    Je suis définitivement has been, mais je crois bien que je préfère le rester ;)

    Adorable cette photo.

  11. merci pour ce petit moment de mélancolie heureuse… ma mamie à moi est partie il y a quasiment pile deux ans, très (trop) tot & aujourd’hui je peux me remémorer des centaines de souvenirs de mercredi aprems et de vacances en Espagne, de tartines beurre sucre dans le frais de leur maison après des heures à rôtir au soleil, d’escapades en nageant jusqu’aux rochers avec les méduses au pied qu’elle m’obligeait à mettre, des après-midi entières qu’elle passait pliée en deux dans une chaise d’enfant pour jouer à la dinette avec nous, de ses récits de voyage aux quatre coins du monde, des heures et des heures de lecture dans leur canapé du club des 5 ans et des Alice etc de la génération précédente (moi aussi , championne du monde en orthographe après ça)…
    <3

  12. ça y est… les larmes me montent…Cancer aussi, même nostalgie des fins d’année scolaires…(ah ton post sur le dernier jour d’école primaire de ta fille…)j’ai tellement pleuré lorsque mon fils a quitté sa petite école et qu’on a dit « au revoir » au grand arbre de la cour…, mêmes souvenirs d’enfance et mêmes lectures (j’ai 45 ans!!! ceci explique surement cela!)…

  13. Fille d’instit, je n’ai pas connu les étés chez les grands-parents, mais les étés à ne pas partir, ça oui … Cela ne m’a pas empêché d’avoir de nombreux souvenirs. Habiter à la campagne aide sûrement.
    Mes enfants eux, par contre, partent régulièrement à la campagne avec un cousin ou une cousine (mes parents prennent à tour de rôle les filles puis les garçons – et avec ma soeur on a à peu près bien équilibré les choses :) ) et se créer de nombreux souvenirs. Ils réclament même pour y aller. Même mon 12 ans.

  14. Violette,
    Cancer dans toute sa splendeur, tu ne m’as pas arrachée une mais douze larmes à la lecture de tes mots…
    Tu vois pas que je suis fille unique aussi et que je jouais dans la cabane de mon grand père à mes heures perdues les mercredis après midi, quand mes grands parents me gardaient… que j’allais cueillir des cerises tellement bonnes que j’en avais le ventre tout rond… (bon mon ventre l’est toujours, mais ça c’est une autre affaire…)… et que, j’avais toujours en ces temps chauds d’été un petit gilet posé sur mes épaules (ne le dis à personne, mais je le jetais vaillamment sur une chaise telle une rebelle décomplexée ouaaaiiiiiiiiiiii ;-)… euh une fois seule bien sur..)…

    Violette… Arrête de me faire pleurer !

  15. Merci pour ces jolis mots, et ces souvenirs.
    Je n’ai pas de souvenirs tels que les tiens faute de grands parents aimants et présents.
    Mais tes mots font remonter des doux souvenirs d’été passés dans le jardin de mes parents, à récolter les fruits , les légumes (c’était une vraie corvée mais bon ;)
    J’espère que ma fille aura ces souvenirs, elle part de temps en temps chez une grand mère, mais en appartement, d’autres souvenirs s’écriront certainement. Ce seront les siens. Et j’espère qu’ils feront parties de ces petites pierres qui nous construisent. Des petites pierres douces qui l’aideront les jours de grand vent, même qu’elle aura atteint les rives de l’adolescence et que tout ceci n’aura plus d’importance.

  16. Merci pour tous vos mots et souvenirs, vous écrivez drôlement bien ces moments-là.

    Je ne réponds pas à chacune (mais je vous lis toutes, bien sûr !) parce que j’ai une crève de dingue qui m’embrume le cerveau et que je mets 3 heures à écrire une phrase construite. Sans exagérer.

    Et puis si je me penche trop sur vos souvenirs et les miens à nouveau, je vais me mettre à pleurer moi aussi. J’ai la sensibilité exacerbée en ce moment…

  17. Je partais souvent skier avec mes grands-parents, mais les souvenirs d’été sont les plus intenses. Ces longues journées où il faisait toujours beau je crois, papy organisait les meilleurs batailles d’eau. Des bouteilles Evian et Vittel cachées partout dans l’immense terrain, deux teams adverses qui doivent trouver leurs bouteilles, et avec le chien fou qui courait partout et en bouffait la moitié !

    On faisait des crocodiles en perles avec ma soeur, les siens étaient toujours plus réussis car elle est plus patiente. Moi ça finissait souvent en bague…! Et puis je faisais des sketchs à ma mamie qui avait le fou rire facile :)

    Des heures à jouer « aux pierres » aussi avec mes cousins : on peignait des gros cailloux pendant des heures, on a même cru qu’on allait devenir riches l’été 98 lorsqu’on en a peint des dizaines avec les drapeaux France/Brésil et qu’on voulait les vendre. Et puis ce même été, celui de mes 8 ans, où Gaetan le beau-gosse de ce petit village du sud-ouest, a vomi sur les sandales de ma mamie après la victoire des Bleus… et puis après on a tous été se baigner !

    Que c’est doux… ça efface même les trucs relous comme le cahier de vacances et l’interdiction de se baigner entre 12h et 15h ! Mais je suis Cancer, alors définitivement aussi une hypersensible, surtout quand vient l’été ;) J’adore comme tu parles de Rose, j’aimerai bien être une maman comme ça plus tard.

  18. Aah les cerises burlat, chez ma grand-mère aussi il y avait un cerisier -mais également un abricotier , pommier, cognassier (moche ce mot). Les cerises bicolores je crois que ce sont des napoléon ? On en trouve en ce moment , mais de nos jours c’est devenu un produit de luxe , ça coûte 12 bras :-( … Et les Club des Cinq , la Bibliothèque Rose ! J’en ai encore quelques uns que j’ai conservés , j’adore les sniffer de temps en temps : comme les livres de Poche, ces bouquins là prennent une petite odeur que j’adore en vieillissant , leurs pages se « caramélisent » légèrement sur les bords, et ça sent un peu le flan vanillé. (Ou parfois un peu la cave suivant leur lieu de séjour ;-) ). A propos de l’attente et de la nostalgie , je m’y retrouve beaucoup aussi. Je me souviens encore d’un jour précédent Noël , où mon père devant mon excitation et mon impatience d’y arriver , m’avait répondu « Tout le plaisir est dans l’attente » . Ce n’est pas faux , mais ça a aussi des effets pervers : la difficulté de profiter de l’instant présent , ce qui devrait être pourtant l’apanage naturel de l’enfance. Je passais ma vie à attendre un évènement , et à déjà le regretter avant même qu’il ne se termine ( je commençais à pleurer 3 jours avant la fin des vacances, genre…) Lorsque j’avais 7 ans , je pleurais de ne plus en avoir 5 , quand j’en ai eu 10 , je pleurais de ne plus en avoir 7 , et ainsi de suite, la nostalgie m’a pris très tôt , mes parents ne trouvaient pas ça très normal ! Bonne journée , bonne fin juin.

  19. Ton billet me touche d’autant plus que je viens d’apprendre que la maison de famille où enfant je passais mes vacances de Pâques avec sœurs, frère et cousins va être louée… ce qui veut dire que je n’y retournerai pas avant de longues années, si j’y retourne. et ça me rend triste de savoir que je n’irai plus cueillir des jonquilles au bord de la mare ni ne saluerai le calvaire au début du chemin, que je n’évoquerai plus de souvenirs de grimpettes dans le grenier à foin ou de biberons aux agneaux.
    bon courage pour le rhume

  20. moi aussi,team lecture +++++++,bonne en français,nulle en maths-physique,ma mamie me disait tout le temps : « tu vas t’abimer les yeux !!!!! » :)

  21. Aaaah, des madeleines par kilos!
    Ca m’a fait ressentir les douceurs d’étés chez mes grands parents, eux aussi dans un coin bien perdu…MERCI.
    Soigne toi bien et t’inquiètes, ta fille se la joue grande pour son public préféré (toi) mais la carapace n’est sûrement pas si étanche. Elle aura bien des souvenirs délicieux à raconter. :-)
    <3

  22. Plein de bisous et de coeur avec les doigts pour toi et ta fille. J’ai peu la nostalgie, mais je voudrais bien voir ma fille jouer à son tour aux drôles de dames ou à wonderwoman dans le jardin de mes grands-parents.

  23. Les étés de l’enfance… ces deux longs mois d’insouciance qui semblaient ne jamais vouloir prendre fin… J’aimerais bien parfois m’accorder deux mois de vacances un peu oisifs au soleil. Mais je ne suis pas sûre que l’insouciance reviendrait me rendre visite. Bon été à toutes !

  24. Moi c’est les Six Compagnons que j’ai dévorés !
    Les souvenirs d’été sont les plus doux.

    Quant à Rose j’ai l’impression que définitivement tu ne l’appelleras plus Cyclamen. As t-elle tant grandie que tu n’y arrives plus ?… ;-)

  25. C’est doux, joli et sucré… Pas du tout les mêmes souvenirs mais oui pour la robe à smock et les petits gilets. Et mille fois oui pour la Bibliothèque Rose, puis Verte. Avec des BD aussi (j’avais des grands-frères).

    Des souvenirs de parties de crapette ou de bataille, et ma grand-mère qui le soir venu, dans la chaleur des nuits de la Costa Brava, nous servait un sirop de mûre maison, épais comme de la liqueur, sur de la glace pilée pour faire comme les grands avec leur Get 27. C’est chouette la nostalgie quand ce n’est pas triste.

  26. Quel joli récit … J’aurais voulu l’écrire .. Cela remue des choses en moi peut être parce que le mois de juin est marqué d un triste souvenir celui du départ définitif de ma grand Mere, de ses gateaux, de ses sourires, de ses petits moments aussi de solitude extrême remplis par la lecture ( on aurait pu faire bibliothèque commune ;) …joli (triste) mois de juin mais que de souvenirs . Merci.

  27. quel joli billet
    juste merci pour ce moment de grâce
    je n’en rajouter pas plus car il y a déjà beaucoup de magnifiques commentaires déjà très forts émotionnellement
    et ta Cyclamen, mais quelle bouille !!!!

  28. J’adore… j’adore lire ces mots, ces époques.
    Cette période me rappelle moi aussi mes vacances d’enfants, dans les herbes folles et les jolies fleurs des champs.
    Bravo pour ce texte !

  29. « Tout l’emmerde à part intriguer avec ses copines ». Tu as parfaitement résumé l’adolescence. Je te rassure, ça finit par passer ;)

  30. Merci pour ce joli billet qui nous renvoie à nos propres madeleines, ça fait du bien de se souvenir du beau ;-)
    PS : tu me fais rire avec ta fille, et bravo car tu parviens à plaisanter sur un sujet que l’on sent sensible en ce moment …

  31. Chez ma mémé Fine dans le sud, il y avait un immense grenier avec une corde attachée à une poutre, un coussin fixé sur le noeud et hop une balançoire, des caisses entières de livres appartenant à mes parents (plongée dans Guerre et Paix à 8 ans), les copines de la rue, les cousins de la maison voisine, l’apprentissage du crochet et du tricot, le lever matinal pour aller au jardin à la fraîche (miam les fraises englouties à peine frottées entre les doigts pour enlever la terre), le tour hebdomadaire au cimetière en fin de journée, avec les semelles des espadrilles qui collaient sur le goudron chaud, la messe du dimanche matin, soit la première en latin avec ma mémé, soit la deuxième en français avec ma tante, habillée d’une jolie robe et de chaussettes blanches dans les sandales. Les évangiles, épîtres et autre parole de dieu ou de ses disciples ne m’intéressaient pas mais les rituels, le décor de l’église de ce village me plaisaient beaucoup. Et puis à la sortie de la grand-messe j’avais droit à une limonade au café avec mon oncle, qui se faisait également un plaisir de m’offrir le spectacle du cirque ambulant installé régulièrement sur la place. La sieste avec le rai de soleil passant par les interstices des vieux volets et rendant la poussière dorée. Les vieux carreaux de ciment, le rituel de la tasse de lait chaud ou tilleul ou verveine du jardin le soir après avoir pris le frais dehors avec les voisins. On observait les étoiles, on cherchait les vers luisants, on s’inquiétait des chauve-souris, ainsi que du Spournik (il aurait pu nous tomber dessus)…et tant d’autres souvenirs si doux qui me collent de l’eau dans les yeux.
    J’ai fait en sorte que mes enfants se fabriquent le même genre de souvenirs et je crois que ça a bien fonctionné.

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